Éradiquer le paludisme depuis l’espace : l’ambition de la Nasa pour la Birmanie
La Nasa expérimente une nouvelle technique de lutte contre la maladie également appelée malaria. Des données satellitaires sont exploitées et ensuite, mises en parallèle avec des données socioéconomiques.
Lutter contre une maladie depuis l’espace ? Une idée qui pourrait relever de la science-fiction, ce qui est loin d’être le cas pour la Nasa. Elle a choisi la Birmanie, l’un des pays du sud-est asiatique touchés par le paludisme, pour tester une nouvelle technique d’éradication. En collaboration avec des chercheurs de l’université américaine du Maryland, l’agence spatiale exploite ainsi des données issues d’observations satellitaires qui intègrent divers facteurs comme la température, l’humidité du sol, les précipitations ou la couverture forestière.
Lien entre déforestation et maladie
Après quoi, les données en question sont couplées avec des données socioéconomiques telles que la densité de la population et le nombre de déplacements transfrontaliers. L’idée est de distinguer, par anticipation, les zones sensibles au paludisme. Une fois identifiées, le personnel qualifié ainsi que des médicaments peuvent être acheminés à temps pour contrer une éventuelle épidémie.
Tatiana Loboda, qui est à la tête de ce projet, a indiqué à l’AFP : “Beaucoup de personnes utilisent dans une certaine mesure la modélisation spatiale (…) Mais pas avec la même intensité et les mêmes capacités que celles que nous avons ici”. Si ce test grandeur nature a débuté il y a deux ans seulement, une forte corrélation entre déforestation et maladie a ainsi pu être constatée.
Une maladie bientôt éradiquée ?
Il reste désormais à établir que ces zones, intégrant souvent des exploitations forestières, des mines ou des plantations, hébergent un grand nombre de travailleurs migrants ou saisonniers, ces derniers apportant avec eux de nouvelles souches du parasite. Selon un rapport publié dans la revue scientifique The Lancet, le paludisme pourrait être éradiqué “en l’espace d’une génération” à travers le monde.