En 2026, les pensions des agriculteurs connaîtront une hausse tant attendue

Dès 2026, les agriculteurs bénéficieront d’une revalorisation attendue de leurs pensions. Cette mesure vise à améliorer le niveau de vie des retraités du secteur agricole, longtemps jugé insuffisant face aux autres professions.

Une réforme attendue du calcul des retraites agricoles

Dès janvier 2026, le mode de calcul des pensions pour les agriculteurs non-salariés va considérablement évoluer. Désormais, comme l’ont déjà les salariés du secteur privé, les salariés agricoles et les travailleurs indépendants, c’est sur les 25 meilleures années de revenus que sera établi le montant de la pension. Jusqu’ici, l’ensemble de la carrière était pris en compte, ce qui pouvait pénaliser ceux ayant connu des périodes difficiles ou des revenus fluctuants.

Deux méthodes selon la période d’activité

Le nouveau dispositif, bien que salué par la Mutuelle sociale agricole (MSA), s’accompagne de modalités complexes. Pour clarifier :

• Avant 2016, l’absence d’archivage conforme aux réglementations européennes sur la protection des données contraint à se baser sur un système « en points » plutôt que sur les revenus réels.
• Après cette date, ce sont effectivement les années affichant les plus hauts revenus professionnels qui seront retenues.
  Un expert de la MSA explique qu’une double liquidation sera réalisée : on sélectionnera ainsi, pour chaque période, les années les plus avantageuses.

Conséquences concrètes pour les retraités agricoles

L’objectif affiché est clair : mieux prendre en compte l’irrégularité des gains propres au monde agricole. Toutefois, la MSA préfère tempérer tout enthousiasme excessif. D’après ses analyses, cette réforme ne débouchera pas sur une « hausse significative » – l’expression revient souvent – des montants servis aux quelque 1,3 million d’agriculteurs non-salariés retraités. Actuellement, leur pension moyenne plafonne autour de 1 150 euros brut par mois. Il serait donc illusoire d’espérer une révolution dans le portefeuille.

Mise en place progressive et rétroactivité prévue

La phase transitoire se veut progressive : entre début 2026 et fin 2027, le nouveau calcul ne s’appliquera pas systématiquement à tous. En pratique, un recalcul général aura lieu dès 2028. Si le résultat s’avère plus favorable que l’ancien mode de calcul, alors – bonne nouvelle – l’ajustement sera versé rétroactivement à compter du passage à la retraite.

Ce changement structurel marque une avancée sociale importante pour ces travailleurs souvent confrontés à une grande précarité financière. Mais il rappelle aussi que dans le domaine sensible des retraites agricoles, chaque évolution reste mesurée et minutieusement encadrée.