En 1964, le FBI envoyait une lettre poussant Martin Luther King au suicide
Dénichée dans les archives du FBI, une lettre haineuse a été envoyée au célèbre défenseur des droits civiques Martin Luther King.
C’est une historienne de l’université de Yale qui a déniché la lettre dans les archives du FBI, et qui a été rendue publique dans son intégralité par le New York Times Magazine. Connue depuis les années 70, elle n’avait pourtant jamais fait l’objet d’une publication non censurée. Mais elle avait été authentifiée par le Sénat quelque 10 ans après son envoi.
En 1964 donc, la missive anonyme envoyée par la police fédérale à Martin Luther King était censée faire croire à une lettre envoyée par un militant des droits civiques, on peut en effet y lire “nous, les Noirs”. Il ne fait guère de doute que le FBI voulait pousser le pasteur au suicide. Et les mots sont violents.
Martin Luther King, “complet imposteur”, “bête anormale” pour le FBI
La lettre pétrie de haine débute ainsi : “King, votre bassesse et votre comportement anormal m’enlèvent toute envie de rendre grâce à votre nom en plaçant un Monsieur ou un Révérend devant lui”. “Vous êtes un immense imposteur, un imposteur diabolique et vicieux”, peut-on lire ensuite.
A la lettre a été joint un enregistrement audio attestant de ses relations extra-conjugales, ce que précise l’auteur : “Tu as été enregistré, tous tes actes d’adultère, tes orgies sexuelles, depuis longtemps. Ce n’est qu’un petit échantillon. Il ne te reste plus qu’une chose à faire, tu sais laquelle”, évoque-t-il dans une apparente invitation au suicide.
D’après le magazine, cette lettre est attribuable à William Sullivan, un adjoint du tout-puissant patron du FBI de cette époque, J. Edgar Hoover. Paranoïaque au dernier degré, Hoover tentait alors de faire taire Martin Luther King par tous les moyens. Slate rapporte que suite à son fameux discours I have a dream prononcé en 1963, Hoover écrivait dans une note de service sans équivoque : “Nous devons le considérer désormais, si par le passé nous ne l’avons pas fait, comme le nègre le plus dangereux du futur de cette nation.”.