Elon Musk envisage les premiers essais sur l’homme des puces Neuralink d’ici à 6 mois
Elon Musk pense qu'il pourra tester les puces Neuralink sur des humains d'ici à 6 mois. L'Homme connecté pourrait franchir un pas supplémentaire très bientôt.
Cela fait six ans que le PDG de Tesla, SpaceX et depuis peu Twitter, Elon Musk, a cofondé la startup Neuralink, spécialisée dans les interfaces contrôlées par le cerveau (BCI). Cela fait trois ans que l’entreprise a fait la démonstration de son implantation robot, deux ans depuis la démonstration dans le cerveau de cochons et seulement 19 mois depuis la même opération chez des primates. Après un report d’un mois en octobre, Neuralink organisait son troisième événement ce mercredi, avec une grande annonce d’Elon Musk : “nous sommes probablement à environ 6 mois des premières implantations de Neuralink dans un humain”.
Elon Musk pense qu’il pourra tester les puces Neuralink sur des humains d’ici à 6 mois
Neuralink sort d’une période plutôt compliquée. Après son événement d’avril 2021, Max Hodak, cofondateur, quittait l’entreprise. En août, Elon Musk avait même, selon les rumeurs, approché le principal concurrent de Neuralink, Synchron, pour investir. En février, Neuralink confirmait que des singes étaient morts durant les tests de ses implants BCI au Davis Primate Center de l’Université de Californie, mais réfutait les accusations de cruauté animale du Physicians Committee for Responsible Medicine.
Elon Musk a répondu indirectement à ces accusations ce mercredi : “Avant de ne serait-ce que penser à implanter un appareil dans un animal, nous faisons tout ce qui est possible avec des tests extrêmement rigoureux. […] Nous prenons énormément de précautions et nous voulons toujours que l’appareil, à chaque fois que nous procédons à l’implantation – que ce soit dans un mouton, un cochon ou un singe – soit confirmatoire et non exploratoire.”
Neuralink attend encore d’obtenir l’autorisation de la FDA pour son implant, bien que l’entreprise ait obtenu la distinction de Breakthrough Device Designation de cette même agence en juillet 2020. Ce programme permet à des patients et professionnels de santé des “accès à point nommé” à des traitements et des appareils médicaux prometteurs en accélérant leur développement et leurs tests réglementaires. En septembre de cette année, la FDA a accordé ce titre à 728 appareils médicaux.
La FDA a aussi mis à jour en 2021 son guide des bonnes pratiques concernant les tests BCI cliniques et non cliniques. “Le champ des appareils BCI implantés progresse rapidement, des découvertes de neurosciences fondamentales aux applications translationnelles et à l’accès sur les marchés”, déclarait l’agence en mai. “Les appareils BCI implantés ont le potentiel de bénéficier aux gens souffrant de handicap sévère en améliorant leur capacité d’interaction avec leur environnement et, en conséquence, leur offrant une nouvelle indépendance de leur vie quotidienne.”
L’Homme connecté pourrait franchir un pas supplémentaire très bientôt
“Dans bien des aspects, c’est comme un Fitbit dans votre crâne, avec de minuscules fils”, déclarait Elon Musk au sujet de l’appareil de Neuralink durant l’événement de 2021. Celui-ci utilise des 1 024 fils de 5 microns de diamètre “cousus” sur la matière grise du patient pour former des connexions avec les neurones à proximité, offrant une vue haute résolution sur les émissions électriques du cerveau et servant de traducteur entre les impulsions électriques analogiques et le code informatique numérique. En théorie, tout du moins. À ce jour, Neuralink est parvenu à faire jouer un singe à Pong sans la moindre manette.
“Nous sommes tous déjà des cyborgs, dans un sens”, expliquait Elon Musk pendant son intervention, “votre téléphone et votre ordinateur sont des extensions de vous-même.” Cependant, ces appareils ont un certain nombre de limitations dans notre capacité à communiquer. “Si vous interagissez avec un téléphone, vous êtes limité(e) par la vitesse à laquelle vous pouvez déplacer vos doigts, ou la vitesse à laquelle vous parlez dans votre téléphone.” Il ajoutait aussi que cette méthode ne peut que transmettre “des dizaines, peut-être une centaine” de bits de données par seconde, tandis qu'”un ordinateur peut communiquer à, vous le savez, des gigabits, des terabits par seconde.”
“C’est la limitation fondamentale qui, selon moi, doit être levée pour atténuer le risque de l’intelligence artificielle sur le long terme”, déclarait-il.