Ehpad : pour la Défenseure des Droits, un État “pas à la hauteur”

La main d'une personne âgéePixabay
Claire Hédon rend public ce jour un nouveau rapport, dont "le bilan s'avère extrêmement préoccupant".
Dimanche 15 janvier, la Défenseure des Droits a accordé un entretien au Journal du Dimanche. Claire Hédon, qui publie ce lundi un suivi du rapport des 64 recommandations émises en mai 2021 pendant la crise du Covid.
Dans cet entretien, elle déplore que même si les signalements pour “maltraitance” connaissent une augmentation, “la réponse des pouvoirs publics n’est pas à la hauteur des atteintes dénoncées, ni de l’urgence”.
Hausse des réclamations
Comment ce traduit cette hausse des signalements ? Elle compare avec la situation de son prédécesseur :
Le Défenseur des droits avait instruit plus de 900 réclamations en lien avec les personnes âgées en Ehpad durant les six ans précédant le rapport de 2021. Nous en avons reçu 281 de plus depuis.
Elle ajoute, au JDD (réservé aux abonnés) :
Dix-huit mois après le premier rapport, le bilan s’avère extrêmement préoccupant : 9% de nos préconisations se sont traduites par une action, 55% ont fait l’objet d’annonces mais peinent à se matérialiser, et 36% restent sans réponse.
Secteurs public comme privé concernés
Ce n’est pas tout, puisque “Les manquements concernent autant le privé que le public, le privé à but lucratif comme non lucratif”.
Dans le détail, la “maltraitance” concernerait ainsi 43% des cas signalés, la “limitation de visites” 30%, et enfin 12% seraient liés aux “restrictions à la liberté d’aller et venir”.
Que recommande la Défenseure des Droits ?
Dès lors, que souhaite Claire Hédon ? La plus importante est d’instaurer “un ratio minimal d’encadrement”, intégrant “au moins huit soignants et animateurs pour dix résidents en Ehpad”.
L’année 2022 aa été marquée par le scandale des Ehpad Orpea. Le rapport d’enquête administrative commandé en février avait conclu à une priorité donnée à la “performance financière” plutôt qu’à des critères de qualité de prestations.