Egypte : des élections législatives organisées cet automne
L'Egypte a annoncé hier dimanche l'organisation d'élections législatives le 17 octobre et le 2 décembre. Un scrutin organisé plus de deux années après la destitution de l'ex président Mohamed Morsi.
Beaucoup pensent qu’elles se traduiront par un parlement entièrement acquis à Abdel Fattah al-Sissi, l’actuel chef de l’Etat d’Egypte.
Un parlement en place pour la fin de l’année
Selon les estimations des principaux experts en politique égyptienne, le parlement devrait être en très large majorité favorable à l’actuel chef de l’Etat considéré comme le “Raïs”. Ces élections font suite à la demande pressante des partenaires occidentaux soucieux de voir dans le “Raïs” un rempart contre le “terrorisme islamiste” bien qu’ils observent avec crainte une dérive particulièrement autoritaire de la part d’Abdel Fattah al-Sissi.
Le parlement sera constitué de 568 députés. Les élections relèvent d’un scrutin mixte et complexe en deux tours. Il n’y aura vraisemblablement aucune opposition. En effet, les principaux piliers de l’opposition sont des membres des Frères musulmans et donc considérés comme terroristes depuis 2013 et emprisonnés. Leur parti est interdit d’élections. Sans opposition et avec une popularité relativement bonne d’Abdel Fattah al-Sissi, l’issu du scrutin ne fait donc aucun doute.
Abdel Fattah al-Sissi s’est accaparé de presque tous les pouvoirs
Le président Abdel Fattah al-Sissi a en l’espace de deux ans réussi à s’emparer de presque tous les pouvoirs politiques en Egypte. Certaines organisations internationales des droits de l’homme n’hésitent pas à parler d’un régime “plus répressif” que celui mené par Moubarak.
En effet, sous les ordres d’Abdel Fattah al-Sissi, l’armée et la police ont massacré plus de 1400 manifestants réclamant le retour de l’ancien dirigeant. Toute forme d’opposition a été réduite au silence et placée derrière les barreaux dans des procès particulièrement expéditifs. La transition démocratique voulue par le printemps arabe en Egypte tarde donc réellement à voir le jour. Selon beaucoup d’observateurs, ces élections ne visent qu’à “calmer une partie de l’opinion publique nationale et internationale qui soutient la lutte de Sissi contre le terrorisme mais qui n’accepte pas la dérive autoritaire“.