Écriture inclusive dans Word : le logiciel de traitement de texte veut en finir avec les stéréotypes
Une récent mise à jour du logiciel de traitement de texte Word inclut la possibilité d'activer l'écriture inclusive, mais sans faire usage de ce fameux point milieu pouvant alourdir la lecture.
Vivement critiquée par l’Académie française (pas tant que ça par 75% des Français), qui a ainsi estimé jeudi qu’elle représentait un « péril mortel » et allait conduire à une « langue désunie, disparate dans son expression », l’écriture inclusive est en tout cas désormais intégrée dans Word. Ou plus précisément, dans la dernière mise à jour du logiciel de traitement de texte accessible aux abonnés Office.
On rappellera que l’écriture inclusive consiste à rééquilibrer les genres au niveau de la grammaire en prenant ainsi davantage en compte le féminin. Le site d’Office indique que l’option proposée « cible le langage sexué pouvant être perçu comme une forme d’exclusion, de rejet ou de stéréotype ».
Pas de point milieu dans l’écriture inclusive de Word
Dans l’exemple donné, il n’est plus conseillé de dire : « Nous avons besoin de davantage de policiers pour assurer la sécurité », mais plutôt « Nous avons besoin de davantage d’agents de police pour assurer la sécurité ». Même si l’on pourra noter que le féminin d' »agent » existe.
Le Figaro rapporte toutefois que l’écriture inclusive telle qu’intégrée dans Word ne permet pas d’insérer le fameux point milieu censé n’exclure aucun sexe dans une dénomination. Le logiciel se contentera par exemple d’inciter à remplacer « les experts » par « les experts et les expertes ».
Microsoft vous invite à ne plus écrire "indien d'Amérique" (racialement sensible), "handicapé" (offensant) ni "épouse" (discriminatoire). 🤨😱 pic.twitter.com/953TU5glMJ
— Canard PC Hardware (@CPCHardware) October 27, 2017
Des suggestions de corrections interpellantes
Nos confrères de Canard PC Hardware ont d’ailleurs relevé des suggestions de corrections rendant, a priori, la rédaction d’un texte encore plus tortueuse. Ainsi, « indien d’Amérique » apparaît comme un terme à même de heurter la sensibilité raciale, « handicapé » est considéré comme un mot offensant et l’emploi « épouse » serait à proscrire de part son caractère jugé discriminatoire.
L’auteur des captures d’écran publiées par l’internaute Clément Bénech indique pour sa part s’être vu proposer l’usage de « personne à déficience visuelle » alors qu’il était en train d’écrire un commentaire de L’aveugle, poème d’André Chénier. Le correcteur a de même souligné le mot « nègre » que Clément avait réutilisé dans son résumé de L’Éducation sentimentale, mot que Gustave Flaubert avait pourtant mentionné dans son texte pour qualifier des statues.