Écriture inclusive : 75% des Français y apparaissent favorables
Un sondage Harris Interactive révèle notamment que 75% des Français seraient favorables à une démocratisation de l'écriture inclusive, soit une considération plus affirmée du féminin dans la grammaire française.
L’écriture inclusive, consistant à donner une place plus importante à une féminisation des termes dans la grammaire française, vient apparemment de rencontrer l’approbation d’une majorité de la population. Dans un sondage réalisé en ligne les 11 et 12 octobre 2017 auprès d’un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française majeure, 75% des personnes interrogées s’y disent ainsi favorables.
Cette enquête, qui a été conduite par l’institut Harris Interactive pour le compte de Mots-Clés, “agence de conseil en communication d’influence”, indique également que 41% des sondés ont répondu avoir déjà entendu parler de l’écriture inclusive. Ils n’ont toutefois été que 12% à pouvoir précisément la décrire.
Sondage sur l’écriture inclusive, mais sans mentionner les points médians
Dans le détail, rapporté par RTL.fr, 85% des Français seraient favorables à une féminisation des noms, métiers, titres, grades et fonctions. À la manière du président Macron, 81% des personnes interrogées disent “oui” à l’emploi du masculin et du féminin (et non plus seulement du masculin) lorsque l’on s’adresse à un groupe de personnes incluant hommes et femmes (“chacun d’entre vous” deviendrait “chacune et chacun d’entre vous”).
Il convient de souligner que les sondeurs n’ont pas questionné sur les points médians, soient ceux placés entre les suffixes masculin et féminin (ex : chef·fe·s, qui remplacerait femmes chefs). Autrement dit, il ne s’agirait pas d’une donnée essentielle dans la perception de l’écriture inclusive.
“Une complexité qui n’est pas nécessaire” selon le ministre de l’Éducation
Sur l’antenne de BMFTV, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer est apparu moins positif sur une démocratisation de l’écriture inclusive. Il considère ainsi que les enfants doivent avoir une “vision claire de la construction d’une phrase” et que leur imposer l’écriture inclusive ajouterait “une complexité qui n’est pas nécessaire”.
On rappellera que ce n’est que depuis le XVIIIe siècle que le masculin est imposé, en raison d’un genre jugé plus noble et de la supériorité supposée du “mâle” sur la “femelle” (Beauzée). Une idée qui peut expliquer, du moins en partie, les débats d’aujourd’hui.