Douze ans de prison pour un don de 51 dollars à l’Ukraine : l’histoire stupéfiante d’une Russo-Américaine de 32 ans
Originaire de Russie, mais vivant aux États-Unis depuis une décennie, Ksenia Karelina a été appréhendée à son retour lors d'une visite chez ses grands-parents en Russie. Le 15 août, elle est condamnée pour avoir adressé une modeste somme à une ONG ukrainienne. Comment en est-elle arrivée là ?
TL;DR
- Une femme russo-américaine condamnée à 12 ans de prison en Russie pour « trahison ».
- Elle est accusée d’avoir envoyé 51 dollars à une ONG aidant l’Ukraine.
- Critiques de la communauté internationale et inquiétudes sur le sort des binationaux en Russie.
Une peine sévère pour un geste de solidarité
Ksenia Karelina, une citoyenne russo-américaine de 32 ans, a été condamnée jeudi 15 août à 12 ans de prison par un tribunal régional de Sverdlovsk dans l’Oural.
Le « crime » reproché ? Avoir envoyé une somme dérisoire, environ 51 dollars, à une ONG prêtant assistance à l’Ukraine. Un acte considéré comme une « trahison » par les autorités russes.
Un jugement qui stupéfie la communauté internationale
L’affaire a suscité une vive réaction de la part de la Maison Blanche. « C’est une cruauté rancunière déguisée en acte juridique. Qualifier un don de 51 dollars à des personnes en détresse en Ukraine de ‘trahison’ est absolument ridicule », s’est indigné John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche.
L’enjeu caché derrière la lourde sentence
Ce verdict a été prononcé alors que les États-Unis reprochent à la Russie d’emprisonner volontairement des citoyens américains sur son sol dans le but de négocier des échanges de prisonniers avec les pays occidentaux. D’ailleurs, le plus grand échange de prisonniers entre Moscou et l’Occident depuis la Guerre Froide a eu lieu récemment, le 1er août.
Il est à noter que la Russie détient toujours plusieurs étrangers et binationaux dans ses prisons, dont un Français, Laurent Vinatier, accusé d’avoir récolté illégalement des informations sur les activités militaires russes.
Une répression politique qui s’intensifie
Cette condamnation s’inscrit dans le contexte d’une intensification de la répression en Russie depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022. Les procès pour « trahison », synonymes de lourdes peines, se multiplient, touchant des milliers de personnes qui s’opposent au conflit.