Doubs : un couple condamné pour avoir torturé un adolescent pour des soupçons d’agression sexuelle
Mardi, le tribunal correctionnel de Montbéliard a condamné un couple et un proche de ce dernier à des peines de prison ferme. En mai 2018, ils avaient ainsi torturé un adolescent de 18 ans qu'ils soupçonnaient d'agression sexuelle.
Les faits remontent à mai 2018. À Grand-Charmont, dans le Doubs, une fillette avait raconté à sa mère qu’un ami de la famille s’était masturbé devant elle. En rage, la mère avait fait entendre sur Snapchat qu’elle n’allait pas en rester là : “On va lui péter les deux jambes, il va partir du bois dans un mauvais état”, avait-elle ainsi écrit. Cet ami de la famille, alors âgé de 18 ans, avait été invité à un barbecue familial deux jours plus tard. Le compagnon de la mère, cité par France Bleu Belfort-Montbéliard, explique que “deux, trois baffes” ont alors été données, “et c’est parti plus loin”.
Lors d’un barbecue, il est déshabillé, brûlé et torturé
La victime a été déshabillée dans un bois et rouée de coups à l’aide d’un câble. “Je vais le découper en morceaux pour le donner aux cochons”, lui a-t-on dit. Son corps a été recouvert de vodka pour qu’il prenne feu avec un briquet. L’homme a de même été attaché à un arbre toute une nuit, avant de pouvoir se sauver et de trouver de l’aide auprès d’un passant.
La victime avait déjà été condamnée pour agression sexuelle
Lors de l’audience, la mère a déclaré qu’elle “ne voulait pas de ces violences, mais qu’une fois que la victime a avoué s’être masturbé devant son enfant elle a pris un bâton pour le frapper de toute sa colère”. La plainte déposée pour les attouchements présumés a au passage été classée sans suites, même s’il est vrai que la victime avait déjà été condamnée dans une autre affaire d’agression sexuelle en 2019. La présidente du tribunal correctionnel de Montbéliard a dit à la prévenue “comprendre sa motivation, vous avez voulu protéger vos enfants, mais le bilan c’est que vous êtes en prison depuis 2 ans et qu’ils sont placés. Vous ne pouvez pas faire justice par vous même”. Le compagnon a écopé de 6 ans de prison ferme, sa compagne de 5 ans ferme et le frère de celle-ci à 3 ans de prison dont 2 ans avec sursis. La victime continue quant à elle de souffrir de blessures psychologiques en plus de celles physiquement reçues.