Doubs : un facteur met fin à ses jours, “totalement détruit” par La Poste
Le 17 juillet dernier, un facteur du Doubs de 53 ans s'est pendu à son domicile. Il explique notamment dans une lettre avoir été "totalement détruit" par La Poste.
C’est un homme disant avoir été “totalement détruit” par la Poste qui s’est pendu à son domicile de Pontarlier (Doubs), le 17 juillet dernier. Ce facteur de 53 ans laisse derrière lui et une femme et deux enfants, ainsi que deux lettres. La première est adressée à sa famille, la seconde à son employeur.
Dans cette dernière missive partiellement rapportée par RTL.fr, le quinquagénaire déplore la destruction progressive, par La Poste, de ses employés, ainsi que la faible considération de ses camarades de travail ou de ses supérieurs vis-à-vis de lui : “Depuis quelques années, La Poste a petit à petit détruit ses employés, les vrais postiers, ceux qui avaient le contact avec les gens. En ce qui me concerne, ils m’ont totalement détruit. Depuis décembre 2015, je suis en arrêt de travail et je souffre intérieurement le martyre. Personne, ni de mes collègues ou de ma hiérarchie, n’a pris de mes nouvelles”. Avec pour conclusion : “Alors bougeons avec la Poste et mourrons grâce à la Poste”.
Suicide d’un facteur : “La Poste a petit à petit détruit ses employés”
La famille du facteur explique ainsi que ce dernier connaissait des charges de travail de plus en plus lourdes : “Ces dernières années à La Poste, tout a changé. Il avait récupéré plus de 200 boîtes aux lettres sur sa tournée, alors que c’était déjà la plus dure de Pontarlier”. La sœur de l’homme appuie également ses propos : “La Poste l’a poussé dans le précipice : la pression, le rendement, l’argent, il n’y a que ça qui compte maintenant…”
Une minute de silence observée
Pour ses proches, ce drame doit être le dernier du genre : “On ne veut pas qu’une autre famille vive ce qu’on vit, c’est trop dur. C’est violent, c’est atroce. À la fin, on a essayé de l’aider, on l’a soutenu à bout de bras, mais c’était déjà trop tard.” Deux jours après la mort de Charles G., une minute de silence a été observée à sa mémoire.
Quant à la Poste, elle affirme avoir appris cette disparition “avec beaucoup d’émotion, d’étonnement et d’incompréhension”, en ajoutant que le facteur avait “intégré un dispositif de préretraite depuis huit à neuf mois, qu’il faisait partie des effectifs, mais n’exerçait plus son activité et n’était pas appelé à revenir sur le terrain”.