L'expression "chanter à tue-tête" peut donner l'impression de pouvoir être rapidement déchiffrée, mais dans les faits, ne se veut pas si évidente à démonter.
L’expression “chanter à tue-tête” a souvent été utilisée à l’écrit et à l’oral, et il peut être amusant de remarquer qu’on peut lui attribuer, à tort ou à raison, plusieurs définitions. Certains peuvent ainsi penser que cette formule désigne une personne chantant sur une longue voire excessive durée. D’autres préfèrent s’imaginer quelqu’un faisant vibrer son organe à un très haut volume. Qui a raison ?
“Chanter à tue-tête” : une origine du XVIe siècle
Expression adverbiale comme noté sur le site expressions-francaises.fr, “chanter à tue-tête” veut dire que l’on s’époumone de façon particulièrement sonore, au point d’étourdir son auditoire. Autant dire que l’emploi de cette formule, née au XVIe siècle, n’est majoritairement pas employée de manière positive.
Le verbe “tuer” n’avait pas le même sens qu’aujourd’hui
Pour comprendre la construction de cette expression, il convient de s’attarder sur l’une de ses composantes, en l’occurrence le verbe “tuer”. À l’époque, il n’avait pas le sens qu’on lui prête aujourd’hui, soit l’atteinte mortelle à une personne. Il s’agissait plutôt de résumer l’idée d’un coup porté à la tête, et pas forcément au sens propre. “Tuer” était donc le synonyme de “fatiguer” ou encore d'”exténuer”.
Et la tête ? Et la tête
On peut se poser la question de la présence du nom “tête” dans l’expression, puisque “tue” traduit déjà une figure diminuée par un chant éprouvant. Pour se rappeler le sens de la formule “chanter à tue-tête”, on peut tout simplement garder à l’esprit que la tête est malmenée dans une certaine limite par des cordes vocales visiblement pas très maitrisées.