Discrimination : condamnation du gérant d’une épicerie musulmane
A Bordeaux, le gérant d'une épicerie musulmane s'est vu condamner pour avoir mis en place des horaires d'accès séparés entre hommes et femmes.
Il s’appelle Jean-Michel Michalon, et s’est converti à l’islam depuis 2012. Cet ancien gérant d’une épicerie musulmane était poursuivi pour « provocation à la haine ou à la violence, discrimination et subordination d’un bien ou d’un service, le tout en raison du sexe ».
A l’origine, l’instauration d’horaires différenciés d’accès à son commerce suivant que le clients étaient des hommes ou des femmes.
Discrimination à Bordeaux : 2 mois de prison avec sursis
Originaire de Soissons (Aisne), le jeune homme de 25 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel pour une affichette collée en 2015 à la devanture de son épicerie De l’Orient à l’Occident. Celle-ci précisait les heures d’ouverture : « Les frères : lundi, mercredi, jeudi… vendredi. Les sœurs : mardi, samedi, dimanche ».
Suite à la polémique qui s’en était suivie, l’homme qui se fait appeler Yahya suite à sa conversion a perdu son commerce, et s’est séparé d’avec sa femme, elle aussi convertie. Il a été condamné à deux mois de prison avec sursis et à 500 euros d’amende.
L’ancien gérant évoque « une bourde »
A l’audience, le prévenu reconnaît avoir commis « une bourde » tout en déclarant ne pas avoir imaginé qu’il se trouvait hors-la-loi, et que l’instauration de ces horaires était demandé et souhaité par sa clientèle féminine. A l’époque, le maire Alain Juppé était monté au créneau, estimant que « Parmi les fondements de la République, il y a le respect de l’égalité entre les hommes et les femmes. C’est la voie ouverte à toutes les dérives, dans les transports en commun, dans les équipements publics ».
Le Monde rapporte les propos de l’avocat du jeune homme : « le contexte actuel de stigmatisation de la religion musulmane joue beaucoup dans ce dossier ». Selon lui, son client avait là une démarche « purement » commerciale, « il voulait satisfaire et fidéliser sa clientèle ». Avocat et client sont en train de penser à un éventuel appel de cette décision.