Dettes des entreprises en Chine : le FMI tire la sonnette d’alarme
Le FMI a, hier, appelé les dirigeants chinois à agir "de toute urgence" face à l'aggravation inquiétante des dettes contractées par les entreprises chinoises.
Le Fond Monétaire International (FMI) a estimé que la croissance par le crédit octroyé très largement aux entreprises en Chine était intenable dans la durée. L’institution basée à Washington souhaite voir l’empire du milieu cesser d’utiliser le levier de la dette afin de doper sa croissance et son activité. Le fond monétaire craint, en effet, les fragilités financières du géant asiatique.
Le FMI appelle la Chine à mieux contrôler la dette des entreprises
L’institution gérée par Christine Lagarde a hier exhorté la Chine à réagir “de toute urgence” afin d’éviter l’envolée de la dette des entreprises chinoises. Le FMI craint en effet que le poids de la dette des entreprises n’atteigne les 145% du PIB d’ici la fin de la décennie. Actuellement, celles-ci représentent 120% du PIB. James Daniel, l’expert de la Chine au FMI, estime que “La dette des entreprises en Chine est encore gérable mais à environ 145% du PIB, elle est élevée quel que soit le critère de mesure“.
Les économistes du fond international estiment que l’actuelle transition de l’économie chinoise depuis les exportations à faible valeur ajoutée et l’industrie lourde vers la consommation des ménages et les services “continuera d’être complexe, difficile, et potentiellement chaotique, alors que les risques augmentent et que les facteurs de solidité s’effritent“.
Les créances douteuses inquiètent aussi
L’institution basée à Washington demande à la deuxième économie mondiale de renoncer à se fixer d’ambitieux objectifs de croissance et d’en finir avec le laxisme budgétaire qui a permis une croissance très importante au pays ces dernières années. Les économistes du FMI pointent du doigt la “croissance du crédit qui est deux fois supérieure à celle du PIB“.
Les experts du fond monétaire s’inquiètent par ailleurs de la quantité croissante de créances douteuses provenant d’entreprises qui risquent de faire défaut. 5,5 % des crédits d’entreprises dont des créances susceptibles de ne pas être remboursées mais les économistes craignent que ce chiffre ne monte à 15,5% si rien n’est entrepris, notamment pour les “entreprises zombies“, qui ne survivent que grâce à une perfusion de crédit particulièrement dans le domaine de la sidérurgie et des entreprises travaillant dans le secteur du charbon.
Le fond géré par Christine Lagarde estime que sans des actions rapides, l’empire du milieu risque de connaître “une croissance affaiblie de façon permanente“. Les économistes du FMI restent cependant sceptiques quant à des changements importants et pointent du doigt l’absence de direction bien établie : “Les politiques et déclarations du gouvernement semblent alternativement donner la priorité aux réformes et à la croissance“.