Détenus nus aux Philippines : des ONG dénoncent des traitements “inhumains”
Après la diffusion de photographies montrant des détenus nus pendant la fouille de leurs cellules dans une prison des Philippines, des organisations de défense des droits humains ont réagi en évoquant notamment des traitements "inhumains".
Sans ces photographies, la réalité des faits ne serait possiblement pas apparue aussi interpellante. L’Agence philippine de lutte contre la drogue et la police provinciale des Philippines ont ainsi rendu public des clichés montrant des détenus nus et surveillés pendant la fouille de leurs cellules.
La scène s’est déroulée mardi à l’aube dans la prison de Cebu, située dans le centre de l’archipel. Les prisonniers ont été réveillés et dirigés vers la cour. C’est là qu’ils ont été contraints à se déshabiller intégralement, alors que les agents de la brigade des stupéfiants, des policiers et des militaires s’employaient à fouiller leur cellule à la recherche d’éléments compromettants.
Philippines : des détenus nus durant la fouille de leurs cellules
Plus précisément, ces fouilles avaient pour but de donner un nouveau coup dans la lutte contre la drogue. Par voie de communiqué, l’Agence anti-drogue a délivré des résultats concluants, avec ainsi la découverte et la saisie, notamment, de “plusieurs paquets” de méthamphétamine et de feuilles de marijuana. Le limogeage du directeur de l’établissement a au passage été limogé.
Il n’en reste pas moins que des organisations de défense des droits humains ont témoigné leur choc suite à la diffusion de cette image. L’ONG Amnesty International a par exemple dénoncé ce qu’elle qualifie “clairement de traitements cruels, inhumains et dégradants”.
“Procédure opérationnelle normale” pour le gouvernement
Human Rights Watch a pratiquement employé les mêmes mots dans sa réaction : “Cette fouille, — aux yeux de tous, en permettant la prise de photographies, était inhumaine, dégradante et violait le droit des prisonniers à l’intimité”.
Le porte-parole du gouvernement provincial Jethro Bacolod a toutefois déclaré qu’il n’a été question, à ses yeux, que d’une “procédure opérationnelle normale”. Le président des Philippines Rodrigo Duterte, au pouvoir depuis le 30 juin dernier, apparaît particulièrement concerné par la question du trafic de drogue. D’après la police, plus de 2.500 trafiquants ou toxicomanes auraient ainsi été abattus depuis sa prise de fonction.