Détection du trou noir le plus éloigné, pour en savoir plus sur la jeunesse de l’univers
C'est une équipe d'astrophysiciens américains qui a détecté le plus lointain trou noir supermassif à ce jour.
Supermassif est le terme qui convient pour décrire ce trou noir. D’une masse de 800 millions de fois celle de notre soleil, il est surtout intéressant car né seulement 690 millions d’années après la naissance de l’Univers. En d’autres termes, à sa toute prime jeunesse.
Une découverte « troublante »
Si cette détection est d’importance, ce n’est pas pour sa monstrueuse masse, qui ne constitue pas un record en la matière. Robert Simcoe, professeur de physique au MIT, explique : « Il possède une masse extrême, et l’Univers est tellement jeune que cette chose ne devrait pas exister. L’Univers n’était pas assez vieux pour voir naître un trou noir aussi imposant. C’est très troublant ».
En fait, la théorie veut qu’au centre de chaque galaxie, siège un trou noir supermassif. Mais en l’espèce, taille et âge ne « collent » pas. Eduardo Bañados, l’un des astrophysiciens à l’origine des travaux, résume : « Collecter toute cette masse en moins de 690 millions d’années est un défi énorme pour les théories sur la croissance des trous noirs supermassifs ».
Un environnement bien spécifique
Pour les auteurs de l’étude publiée dans Nature, le trou noir est né alors que l’Univers se transformait radicalement, un environnement opaque dominé par l’hydrogène neutre faisant place à, indique Radio Canada, « l’ionisation, dans lequel les électrons se libèrent pour se recombiner au hasard. Ce passage de l’hydrogène neutre à l’hydrogène ionisé a représenté un changement fondamental dans l’Univers qui perdure encore aujourd’hui ».
C’est en cherchant des quasars, les corps les plus lumineux de l’Univers, que le trou noir a été détecté. Eduardo Bañados est affirmatif : « ce quasar est si lumineux qu’il deviendra une mine d’or pour les prochains travaux de recherche et il sera un laboratoire crucial pour l’étude de l’Univers primitif ». Et de conclure, rapporte Courrier International, « Nous avons déjà réalisé des observations de cet objet grâce à plusieurs télescopes parmi les plus puissants au monde. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises ».