Des doses élevées de vitamine C doublent le risque de calculs rénaux chez les hommes

Image d'illustration. Complement alimentaire vitamineADN
Selon une étude menée par des chercheurs de Harvard, la consommation excessive de suppléments de vitamine C pourrait entraîner un risque deux fois plus élevé de calculs rénaux chez les hommes. Ces résultats soulignent l’importance d’une vigilance accrue quant à l’automédication.
Tl;dr
- Excès de vitamine C double le risque de calculs rénaux chez l’homme.
- Aliments naturels, sans danger ; attention aux suppléments forts.
- Les femmes ne sont pas concernées selon les études actuelles.
Vitamine C : bienfaits connus, risques méconnus
Pour beaucoup, la vitamine C évoque spontanément énergie, immunité et éclat du teint. Cet acide ascorbique, vital à de multiples niveaux — de la réparation des tissus à l’absorption du fer — se trouve naturellement dans des aliments aussi variés que les agrumes ou les poivrons. Mais derrière cette image d’alliée santé, une prudence s’impose : en particulier chez les hommes adeptes des compléments alimentaires à haute dose.
Suppléments : le piège des excès
Selon une étude menée sur plus de 23 000 Suédois publiée dans la revue JAMA Internal Medicine, consommer régulièrement des compléments contenant beaucoup de vitamine C multiplierait par deux le risque de développer des calculs rénaux. Concrètement ? Parmi les participants suivis durant onze ans, environ 2 % ont souffert de calculs ; ceux qui prenaient ces suppléments massifs étaient nettement plus exposés. « L’augmentation du risque concerne uniquement les suppléments, pas les multivitamines classiques ni les aliments riches en vitamine C », résume le Dr Gary C. Curhan (Harvard School of Public Health).
La raison tient à la manière dont le corps transforme cet excédent : une partie se convertit en oxalate, composant principal des calculs urinaires. Pour certains profils — antécédents familiaux, obésité, facteurs génétiques — ce processus s’avère particulièrement délétère.
Pourquoi les hommes sont-ils plus touchés ?
De façon surprenante, ce lien entre excès de vitamine C et calculs ne s’observe guère chez les femmes. Les recherches menées par le Dr Curhan n’ont trouvé aucune corrélation significative pour elles. Plusieurs pistes biologiques sont avancées, mais l’explication demeure partielle ; on suspecte que le métabolisme masculin favoriserait l’accumulation d’oxalates.
Savoir doser : alimentation ou complément ?
Face à ces données, la question n’est plus seulement « combien » mais surtout « comment » apporter sa dose quotidienne. Les recommandations officielles établissent à environ 90 mg/jour pour un homme et 75 mg/jour pour une femme. Or la plupart des régimes équilibrés couvrent aisément ces besoins via :
- Fruits frais (agrumes, papaye)
- Légumes crus (poivrons rouges)
Il apparaît donc inutile — voire risqué pour certains — de miser sur des doses massives en gélule. Prudence donc avec les suppléments : il vaut mieux solliciter l’avis d’un professionnel avant toute prise prolongée ou forte dose.
Si la vitamine C reste irremplaçable pour la santé globale, vouloir forcer la main à la nature peut s’avérer contre-productif… et douloureux.