Climat : niveau de la mer en hausse, risques sur les côtes françaises
Un rapport remis mercredi à Ségolène Royal indique une élévation sensible du niveau de la mer depuis environ 20 ans.
Les eaux gagnent du terrain, et ce de plus en plus rapidement. Il s’agit là du principal constat émis dans un rapport scientifique déposé mercredi matin entre les mains de la ministre de l’Écologie Ségolène Royal. Si, en un siècle (1901-2011), le niveau de la mer a augmenté en moyenne de 1,7 mm par an, la hausse est plus marquée sur les deux dernières décennies.
Nos confrères de Ouest-France rapportent ainsi qu’entre 1993 et 2014, soit 21 ans, le niveau marin a grimpé en moyenne de 3,4 mm par an. À titre de comparaison, offerte par Anny Cazenave du Centre national d’études spatiales, « dans le Pacifique Ouest, [la hausse] est de 12 à 14 mm par an ».
Montée de la mer : en France, adaptation ou submersion
Cette progression s’explique, selon les scientifiques, par trois causes majeures. La montée des eaux découlerait ainsi à 50% de la fonte des glaciers, et la dilatation provoquée par le dérèglement climatique serait quant à elle responsable à 37% de ce phénomène. Enfin, l’élévation du niveau de la mer trouverait son origine à 13% dans le pompage des nappes phréatiques profondes.
En France, il conviendra de trouver des solutions pour s’adapter. « Il y aura une aggravation des submersions marines pendant les tempêtes […] l’élévation du niveau de la mer favorisera un recul du trait de côte », s’alarme un chercheur du Bureau de recherches géologiques et minières. Les conséquences ? De très coûteuses opérations de relocalisation des populations côtières, et d’aussi de chères élévations des bâtiments et infrastructures.
Des érosions plus prononcées
Et pour les années à venir (2081-2100 ainsi que la période 1986-2005), le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) s’attend à ce que la hausse du niveau marin mondial s’élève entre 26 et 55 cm par an. Anny Cazenave évoque même l’éventualité d’une progression située entre 45 et 82 cm. Conséquemment à cette montée, on s’attend à des submersions marines (inondations des côtes) plus fréquentes, à une érosion plus marquée ainsi qu’à une altération des eaux souterraines côtières quant à leur salinisation.