Quand une députée LREM propose une visite de l’Assemblée pour 119 euros
Pascale Fontenel-Personne ne fait rien d'illégal, au premier abord, en organisant ces visites. En revanche, elles doivent rester gratuites.
La députée de la majorité présidentielle, élue de la Sarthe, est aussi co-présidente avec son mari d’une entreprise d’excursions touristiques, Access Tour Le Mans.
Dans une brochure intitulée Programme de fin d’année 2017, la société propose le jeudi 12 octobre et le lundi 4 décembre, un “déjeuner sur Paris” ainsi qu’une “visite guidée du Palais Bourbon”, “en présence de notre députée !”. Le tout pour la somme de 119 euros.
Mélange des genres
Marianne, qui a révélé l’existence de cette brochure, rappelle certes, en citant le règlement de l’Assemblée que “ce n’est pas anormal pour un(e) député(e). C’est même courant, et codifié par l’institution. ‘Les visites sont organisées pour des groupes de 50 personnes maximum’ et réservées ‘au minimum trois mois à l’avance par l’intermédiaire du député’“.
Seulement, ces visites ne sont aucunement facturées par l’Assemblée nationale. Ce qui est contraire à l’article premier du code de déontologie de l’Assemblée nationale qui stipule que les député(e)s “s’abstiennent d’utiliser les locaux ou les moyens de l’Assemblée nationale pour promouvoir des intérêts privés”. Ce jour, le président de l’Assemblée François de Rugy a saisi la déontologue de l’Assemblée à ce sujet.
Pascale Fontenel-Personne se défend
Et c’est à l’hebdomadaire que la députée a apporté ses premiers élements de défense : “Mon entreprise effectue une activité de transports de seniors depuis cinq ans. La visite de l’Assemblée nationale existait déjà avant mon élection. Les 119 euros du prix prennent en compte la prise en charge à domicile des clients, le transport en car, un petit-déjeuner, un repas, le parking du bus dans Paris et le trajet du retour, pas la visite à l’Assemblée”.
Elle ajoute : “A ce jour, aucune visite n’a été organisée depuis mon élection, et rien n’indique dans le programme que je serai la députée qui accueillera le groupe”. Dans ce cas, qui est donc cette fameuse “notre députée” dont la présence est promise par la brochure ?
Dans un autre communiqué, elle affirme n’avoir “rien” à se “reprocher”. Et précise qu’elle a “déjà enclenché la procédure de cession de [ses] parts au sein de l’entreprise” et avoir également demandé “qu’elle cesse toute activité en lien avec le Parlement afin qu’aucune confusion ne soit possible”.