Depuis 2016, Facebook paie des 13-35 ans pour espionner leur smartphone
À la lumière d'une enquête, il vient d'être reconnu que depuis 2016, le réseau social Facebook paye la jeune tranche d'âge de ses utilisateurs pour obtenir le droit d'exploiter leurs données personnelles via l'installation d'un VPN.
Depuis plusieurs années, des utilisateurs de Facebook âgés de 13 à 35 ans sont secrètement payés par le réseau social pour installer un VPN (réseau privé virtuel) sur leur smartphone. Ce VPN, appelé « Facebook Research », permet ensuite à Facebook de récolter quantité d’informations confidentielles.
L’enquête menée par TechCrunch révèle que depuis 2016, ces utilisateurs sont payés jusqu’à 20 dollars, soient 17,5 euros, pour consentir à laisser Facebook exploiter leur confidentialité. Le réseau social passe par des services de beta testing comme Applause, BetaBound ou encore uTest pour faire installer ce programme sans se signaler officiellement.
De jeunes utilisateurs de Facebook payés 20$ pour vendre leur confidentialité
Avec ce VPN, Facebook opère d’une manière semblable à celle de son application Onavo Protect, d’abord bannie en juin par Apple avant d’être supprimée en août de l’App Store. Mais en ne rendant pas son VPN disponible sur la boutique en ligne d’Apple, Facebook semble se jouer de la légalité.
En effet, en proposant son « Facebook Research » sous la forme d’un programme beta et non d’une application affirmée, le réseau social passe ioutre la règlementation d’Apple, tout en étant en mesure d’analyser et de décrypter les données de ses utilisateurs conciliants.
L’application fermée sur iOS après la révélation de l’enquête
Mercredi, un porte-parole d’Apple a confirmé une violation de sa politique par Facebook : « Facebook utilise ses abonnements pour distribuer une application de collecte de données aux consommateurs, ce qui constitue une violation flagrante de son contrat avec Apple. Tous les développeurs utilisant leurs certificats d’entreprise pour distribuer des applications aux consommateurs verront leurs certificats révoqués. C’est ce que nous avons fait dans le cas présent pour protéger nos utilisateurs et leurs données. »
Et si de son côté, Facebook a assuré que les données récoltées ne sont pas partagées en externe et que les utilisateurs ont le choix de quitter le programme à tout moment, il a dans le même temps confirmé la fermeture prochaine de la version iOS du « Facebook Research ». Lequel devrait donc à se remplir la panse sur Android.