Dépression : la molécule kétamine pourrait se révéler plus efficace que les traitements classiques
Si sa découverte ne date pas d'hier ni même du mois dernier, la molécule kétamine pourrait se révéler une thérapie plus efficace à la dépression que les traitements classiques.
La confirmation a été apportée le mois dernier par la Haute Autorité de Santé : la dépression serait trop peu diagnostiquée et mal traitée. Quand un tel état est décelé, des traitements tels que des antidépresseurs sont prescrits au patient concerné. Mais ces médicaments peuvent se révéler inefficaces.
Des chercheurs du centre hospitalier Sainte-Anne (Paris) se livrent actuellement à deux essais cliniques de phase III visant à présenter la kétamine comme une nouvelle solution à apporter aux personnes dépressives, si les traitements classiques ont échoué à les soigner.
La kétamine testée pour réduire la probabilité de suicides, “risque majeur de la dépression”
La kétamine est une molécule découverte dans les années 1960 et qui pourrait ainsi venir compléter l’action des antidépresseurs. Le premier essai porte sur l’efficacité de la kétamine après deux traitements classiques n’ayant pas porté leurs fruits. Le second s’attache à vérifier son effet sur les pulsions suicidaires.
Cité par Franceinfo, le psychiatre Pierre de Maricourt chargé de l’essai clinique explique en effet qu’il s’agit là du “risque majeur de la dépression. En France, on compte plusieurs milliers de suicides par an. La kétamine a une action ‘suicidolytique’ qui permettrait de réduire drastiquement ce risque, avec l’apparition d’un effet au bout de seulement 40 minutes”.
De possibles effets secondaires à vérifier
Alors que la molécule apparaît bien tolérée par les patients, le docteur évoque le besoin de mener d’autres termes pour vérifier cette tolérance sur le long terme, en plus de possibles effets secondaires : “Nous avons observé des effets cardiovasculaires très transitoires notamment une augmentation du rythme cardiaque, juste après l’administration de la kétamine. Des symptômes dits de dissociation, et de dépersonnalisation peuvent également survenir. On s’interroge encore aujourd’hui sur la tolérance à long terme de cette molécule avec d’éventuels risques d’addiction ou de neurotoxicité. Les études de sécurité ne sont pas suffisantes”.
La mise sur le marché de la kétamine pourrait être autorisée d’ici quelques années en France, alors que la question se pose en ce moment du côté des États-Unis.