Dépression : une maladie qui serait trop peu diagnostiquée et mal traitée
La Haute Autorité de Santé vient d'émettre de nouvelles recommandations à l'égard des médecins quant à la détection de la dépression nerveuse et aux façons de la traiter.
Si, chaque année, on déplore 10.500 suicides et 200.000 tentatives de suicide en France, soient des chiffres particulièrement élevés, la détection de la dépression n’apparaît pas aussi automatique qu’on pourrait le penser. Dans ses nouvelles recommandations émises en direction des professionnels de santé, la HAS (Haute Autorité de Santé) donne des clés pour mieux repérer la maladie et la traiter.
Comme rapporté par le docteur Jean-François Lemoine chez nos confrères de Pourquoi Docteur ?, les symptômes d’une dépression nerveuse se veulent tellement simples à déchiffrer que, paradoxalement, les proches de ces personnes et même les médecins n’y prêtent pas tellement attention.
Traitement de la dépression : trop d’antidépresseurs prescrits
Rappel justement sur ces signes qui, encore plus s’ils sont combinés, doivent donner l’alerte : une tristesse très marquée, une perte de motivation, d’enthousiasme et du goût de vivre, des sentiments remplacés par le pessimisme et la sensation d’échec.
Autre problème relevé par la HAS, des traitements pas adaptés aux diagnostics. Il arrive par exemple que des médicaments antidépresseurs soient prescrits pour des dépressions légères alors que ces états, nous dit-on, ne justifient pas de tels traitements. Même si, pour s’expliquer, les médecins peuvent avancer le nombre réduit de psychothérapeutes, des spécialistes qui seraient ainsi à même de délivrer des soins plus adaptés.
Les anxiolytiques, c’est pas automatique
Quand bien même une distinction nous est faite entre les antidépresseurs et les anxiolytiques, les premiers étant réservés aux traitements de la dépression nerveuse et les seconds à des angoisses temporaires, ces deux médicaments apparaissent “sur-prescrits”. Avec une prédominance pour les anxiolytiques.
Dans le même temps, ces traitements représentent une nécessité pour une dépression plus profonde. Mais là aussi, la prise en considération de l’état du patient est primordiale, car les effets secondaires ne sont pas anodins. On parle ainsi de somnolence ou d’excitation, d’une perte de poids, d’une baisse de tension ou de libido et même d’une envie sensible de mettre fin à sa vie.