Dépistage du cancer de la prostate : un simple test urinaire en cours de développement
Il pourrait à terme éviter d'avoir recours à une biopsie, souvent inutile et douloureuse. Ce cancer est le plus fréquent chez les hommes, causant en moyenne 92.000 décès par an en Europe.
Des chercheurs de l’Institut Curie et du CNRS ont bénéficié une bourse du Conseil européen de la recherche pour mettre au point un nouvel outil visant à diagnostiquer le cancer de la prostate. Jusqu’ici, le dépistage par une palpation de la prostate et une mesure du taux sanguin de PSA, l’antigène prostatique spécifique. Voire en dernière étape une biopsie, qui ne s’avère positive que dans 45% des cas.
Un test non invasif
De plus, l’opération est souvent vécue avec stress et douleur. Antonin Morillon, en charge du projet à l’Institut Curie et ses confrères travaillent donc au développement d’un simple test urinaire. Il se basera sur la partie “cachée” du génome afin de trouver de nouveaux types de biomarqueurs de ce cancer.
L’Institut Curie en souligne les avantages : “les biopsies inutiles seront évitées, réduisant les risques de stress psychologique et physiologique des patients, tout en maîtrisant mieux les coûts pour les systèmes de santé. Ce test présente l’avantage d’être rapide et économique”.
Pas de disponibilité avant plusieurs années
Les chercheurs ont devant eux 18 mois de mise au point. À l’issue de cette période, des tests devront être effectués sur une groupe de plus de 1.000 personnes. Sans compter le feu final de mise sur le marché. Il ne faut donc pas compter sur une disponibilité avant plusieurs années.
Mais Antonin Morillon l’assure : “on peut aller directement chez l’urologue, on prélève les urines et en quelques jours, on peut savoir si le patient souffre d’un cancer de la prostate, ou pas. Avec un test simple, on aura trié les patients”.