Le délicat problème de la Nasa avec ses combinaisons spatiales
Un audit révèle l'énorme gabegie et le retard conséquent liés au développement des combinaisons spatiales de ses astronautes.
Si l’on pouvait penser que les soucis de l’agence spatiale américaine se résumaient à l’élaboration de télescopes et autres outils ultra-sophistiqués d’exploration spatiale, il est un autre poste important de dépenses qu’il ne faut pas oublier, celui des combinaisons spatiales. Sans eux, pas de sortie extra-véhiculaire possible.
Des combinaisons obsolètes
Il y a plus de 40 ans, la Nasa mettait au point des combinaisons qui sont… encore utilisées à ce jour. Certes, elles ont subi quelques modifications nécessaires et permises par le progrès scintifique, mais il n’en reste pas moins que 3.400 anomalies ont été relevées par les funambules de l’espace depuis cette époque.
Des dysfonctionnements le plus souvent bénins, comme une température pas adaptée. Mais aussi 27 “incidents sérieux”, comme celui qu’a vécu il y a 4 ans l’Italien Luca Parmitano à l’occasion d’une sortie dans l’espace. Ce dernier avait en effet failli se noyer dans son scaphandre après une fuite d’eau massive.
Des millions dépensés pour rien
Et ce n’est pas tout : en 10 ans, la Nasa a dépensé pas moins de 150 millions de dollars dans le cadre du programme Constellation afin de développer la nouvelle génération de costumes de l’espace. Sauf qu’elle est en retard de plusieurs années, souligne l’audit publié mercredi. Sauf que près de 81 millions seront dépensés pour rien. L’audit l’affirme : “La poursuite de ce contrat n’a pas servi les meilleurs intérêts des efforts technologiques de développement des combinaisons spatiales de l’Agence”.
Et le temps presse, car 11 exemplaires des combinaisons sur 18 seulement seraient encore utilisables à ce jour et “L’inventaire pourrait ne pas être adapté pour durer jusqu’au retrait de la station spatiale internationale, prévu en 2024”. Les prochains scaphandres, destinés à des missions bien plus lointaines qu’actuellement, vont bien devoir être testés avant cette date fatidique. Et avant une potentielle nouvelle exploration lunaire par l’homme, le président Trump n’ayant pas exclu vouloir y programmer un nouveau voyage.