Dégradation rapide de l’attractivité du métier d’enseignant, note la Cour des comptes

Un enseignant dans un lycée.Pixabay
Elle recommande entre autres de diversifier le recrutement au profit des publics en reconversion professionnelle.
La capacité d’attirer des candidats à l’enseignement s’érode et rapidement, note la Cour des comptes dans un rapport publié mercredi.
Il est axé sur “la formation initiale et le recrutement des enseignants des premier et second degrés”, et les Sages de la rue Cambon notent qu’ont eu lieu “plusieurs réformes au cours des dernières décennies”.
Un “manque de lisibilité”
Mais selon la Cour, cette ossature “demeure instable” depuis 2010, année correspondant à l’élévation du diplôme exigé. L’institution estime que le “manque de lisibilité” de la dernière réforme, laquelle a il y a quatre ans déplacé les concours d’enseignement de la 1ere à la 2e année de master, a entre autres “conduit à un certain épuisement des acteurs“.
Le problème se pose d’une “difficulté croissante” d’embauche d’enseignants, avec notamment “des tensions de recrutement majeures” en ce qui concerne les académies de Créteil et Versailles.
Un large recours aux contractuels
En vue de palier ces soucis, un recours plus important aux contractuels et une “politique de recrutement active” ont été menés. Seulement, les Sages jugent qu’“une refonte plus globale des modes de formation et de recrutement des enseignants est nécessaire”.
Mais que recommande la Cour ? En ce qui concerne le recrutement, une diversification des viviers pour privilégier des publics en reconversion professionnelle. Ou, permettre “aux recteurs de mettre en œuvre de façon ciblée des mesures et moyens financiers spécifiques”, et ce conseil concerne Créteil et Versailles.
Qui de la formation ?
En ce qui concerne cet autre délicat volet, la Cour recommande d’“instaurer pour les enseignants contractuels une formation obligatoire d’au moins une semaine”. Mais aussi, d’“inscrire l’accueil” des nouveaux enseignants “dans les projets d’école et d’établissement”.
Plus spécifiquement, pour le premier degré, est recommandée “la construction de véritables licences professionnalisantes conduisant à l’enseignement, et de façon privilégiée au master MEEF (Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation), devrait être fortement encouragée”.