Déçus par Elon Musk, des Français intentent une action en justice pour vendre leur Tesla

Image d'illustration. Tesla dans la tourmente. ADN
Face à une série de controverses impliquant Elon Musk, plusieurs propriétaires français de Tesla expriment leur ras-le-bol et engagent des démarches juridiques pour se séparer de leur véhicule, dénonçant l’image de la marque et la gestion du constructeur.
Tl;dr
- Clients français poursuivent Tesla pour résilier leurs contrats.
- Les prises de position de Elon Musk suscitent polémique.
- Ventes européennes en chute libre depuis début 2025.
Des clients français contre Tesla : une image écornée
Depuis quelques mois, la situation se tend autour des véhicules de la marque Tesla. Plusieurs propriétaires français, déçus et inquiets, ont décidé de passer à l’action judiciaire.
S’estimant trahis par l’évolution de l’image associée à ces voitures, dix d’entre eux ont saisi le tribunal de commerce de Paris pour obtenir la résiliation de leur contrat de crédit-bail. Cette procédure vise également le remboursement des frais engagés.
Musk, Trump et controverses : une rupture consommée ?
À la source du malaise, les prises de position très médiatisées de Elon Musk, fondateur emblématique mais controversé. Les avocats Patrick Klugman et Ivan Terel, représentant les plaignants, expliquent que « du fait des agissements d’Elon Musk (…), les véhicules de la marque Tesla sont devenus des symboles politiques forts et apparaissent désormais comme de véritables ‘totems’ d’extrême-droite, au grand dam de ceux qui en avaient fait l’acquisition à la seule fin de disposer d’un véhicule innovant et écologique ».
Les liens noués par Musk avec le président américain Donald Trump, ainsi que ses soutiens affichés à certains gouvernements d’extrême-droite européens, nourrissent ce malaise profond.
Baisse des ventes et réactions en chaîne
En parallèle, un chiffre illustre ce tournant : les ventes européennes de Tesla ont été quasiment divisées par deux depuis le début 2025. Si certains y voient une simple évolution du marché, beaucoup pointent du doigt l’impact direct des engagements politiques du dirigeant.
Sur les routes comme sur les réseaux sociaux, être conducteur d’une Tesla n’a plus rien d’anodin : plusieurs voitures auraient même été incendiées ou visées lors de campagnes appelant au boycott. Pour se prémunir face aux regards suspicieux ou aux insultes, nombre d’automobilistes affichent désormais un autocollant explicite : « Je l’ai achetée avant qu’Elon ne devienne fou. »
Poursuite judiciaire et crispations persistantes
La procédure engagée pourrait faire école si elle aboutit — c’est du moins le pari des requérants. En toile de fond demeure cette interrogation : jusqu’où une marque peut-elle supporter l’identification à son dirigeant ? Et surtout, combien d’anciens admirateurs iront jusqu’au contentieux ? Pour l’heure, Tesla, sollicitée mardi sur le sujet, n’a pas donné suite.
Quant à la récente brouille entre Elon Musk et Donald Trump : « L’alliance reste parfaite sur ce qui pose problème », relève Me Klugman. « Ce qui les oppose n’est pas le racisme ou le complotisme… Ce sont les tarifs douaniers auxquels Musk s’oppose pour des raisons économiques et le budget fédéral américain. » Un feuilleton dont il est difficile aujourd’hui d’anticiper la prochaine étape.
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