De la viande avariée falsifiée puis vendue par les bouchers
Les bouchers revendaient la viande aux consommateurs en la maquillant. Par un stratagème bien rodé, ils réussissaient à redonner un aspect optimisé aux différentes pièces. Les conséquences peuvent être dramatiques pour le consommateur.
Marseille n’est pas chamboulée par une énième attaque, mais par un procédé assez consternant. Les bouchers de la ville réutilisaient la viande avariée pour la vendre aux clients. Pour leur redonner un aspect « frais », ils utilisaient de nombreuses techniques aussi ignobles les unes que les autres. Lorsque la couleur n’était pas optimisée, ils retaillaient la viande en enlevant les morceaux dégradés. Les bouchers des Bouches-du-Rhône, et plus particulièrement ceux basés à Martigues et Port-de-Bouc, avaient l’habitude d’utiliser du bisulfite de soude. Cet additif alimentaire permet de redonner une couleur éclatante à la viande. Pour masquer l’odeur et surtout le goût, les revendeurs n’avaient aucun scrupule, ils utilisaient à foison des épices.
Une amende et des peines de prison
Ce trafic assez inquiétant a duré pendant plusieurs années. Cette affaire a débouché devant la justice grâce à la plainte de deux clients. Ces derniers se sont tournés vers l’association UFC Que Choisir pour faire entendre leur colère. La gendarmerie de Marseille a donc dirigé une enquête et identifié les coupables. Le fournisseur de l’additif alimentaire a été condamné à une amende de 10 000 euros et à 30 mois de prison, dont 18, avec sursis.
Sept patrons et vendeurs des boucheries du sud de la France ont été mis en cause dans cette sombre affaire. Ils ont écopé entre 6 et 18 mois de prison. Ils ont donc comparu pour « complicité de vente de denrées alimentaires falsifiées nuisibles à la santé, tromperie sur des marchandises entraînant un danger pour la santé de l’homme ». En effet, une viande avariée peut avoir des conséquences dramatiques.