Croissance européenne : Valls reconnaît “un désaccord fort” entre la France et l’Allemagne
Vendredi, le Premier ministre Manuel Valls a reconnu "un désaccord fort" entre la France et l'Allemagne sur la question de la croissance européenne.
Paris et Berlin ne s’entendent pas sur le sujet de la croissance européenne. Vendredi, à l’occasion d’un colloque sur l’Europe où il est apparu aux côtés du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le Premier ministre Manuel Valls ne s’est pas caché de cette situation :
“Je pense qu’il nous faut porter une vraie politique de croissance, qui ne peut pas se résumer aux seuls enjeux de compétitivité. Je sais que c’est un point de désaccord fort avec notre grand partenaire allemand, mais je l’assume”.
Valls appelle l’Allemagne à intensifier ses efforts
Et d’ajouter que certains voisins européens de la France doivent désormais se montrer un peu plus coopératifs suite aux efforts déjà consentis par l’Hexagone : “La France a réduit son déficit et a mis en œuvre de difficiles réformes qui lui permettront de mieux profiter de la reprise. Mais nous le disons depuis le début, les pays en excédent doivent desserrer la contrainte”.
Jeudi à Washington, rappelle Europe 1, durant la réunion d’automne du FMI (Fonds monétaire international) et de la Banque mondiale, l’Allemagne avait déjà été appelée à contribuer de manière plus prononcée aux “efforts collectifs” pour une croissance européenne relancée. Se basant sur la récente annonce d’Angela Merkel quant à une baisse d’impôt de 6,3 milliards d’euros, le chef du gouvernement français a néanmoins “relevé” un “rééquilibrage en cours”.
Union européenne : pour un endettement utile
Manuel Valls en a profité pour signifier sa volonté d’une Union européenne capable d’aller au-delà de ses possibilités dans le but de davantage solidifier le Vieux Continent : “Un autre tabou doit maintenant tomber : l’Union doit pouvoir s’endetter pour financer des projets qui bâtissent l’Europe, renforcent nos liens”.
Une capacité qui, selon le Premier ministre, “donnerait à ce que l’on a appelé le ‘plan Juncker’ [vaste plan d’investissement européen censé relancer la croissance et l’emploi] une ampleur supplémentaire”.