Crise des réfugiés : pour Fabius, elle met en cause la « raison d’être » de l’Europe
Mardi, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué que la crise des réfugiés est en train de mettre en cause la "raison d'être" et le "fonctionnement" de l'Europe.
Alors que se tiendra dans quelques heures un sommet extraordinaire de l’Union européenne à Bruxelles sur la question des réfugiés, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a donné le ton au travers de plusieurs déclarations émises mardi devant la presse.
Dans des propos rapportés par Le Point avec AFP, le chef de la diplomatie française a ainsi souligné la particularité de la crise des réfugiés face à d’autres problématiques précédemment rencontrées : « L’Europe a connu d’autres crises. Mais là, d’une certaine façon, c’est sa raison d’être et son fonctionnement même qui sont en cause. »
Un rétablissement des frontières pour sortir de la crise des réfugiés : « une illusion » pour Fabius
Le ministre estime d’ailleurs qu’il y a très peu de chances pour que le rétablissement des frontières soit le point de départ d’une sortie de crise. Dans le même temps, il appelle également à ce que l’Europe affiche clairement ses limites d’accueil : « C’est une illusion de croire que chacun s’en sortira en rétablissant les frontières nationales. Mais il faut avoir l’honnêteté de dire qu’au-delà de la solidarité nécessaire envers les réfugiés, on ne pourra pas avoir les portes grandes ouvertes à tous les migrants économiques. Sinon, qu’est-ce qui va se passer ? Un chaos, un délitement, une extrémisation, y compris dans les esprits, et des conséquences lourdes pour l’Europe sur tous les plans. »
« Ce n’est pas par les égoïsmes nationaux qu’on y arrivera »
Laurent Fabius a ajouté que « ce n’est pas par les égoïsmes nationaux qu’on y arrivera », et que « si on n’agit pas vite, les risques d’explosion sont réels et considérables, et les conséquences seront de tous ordres ». Il est prévu que les ministres de l’Intérieur européens se retrouvent en ce mardi à Bruxelles afin de se mettre d’accord quant à la répartition de 120.000 réfugiés. Suivra le lendemain un sommet extraordinaire qui réunira quant à lui au sein de la capitale belge chefs d’État et de gouvernement.