Crimes de guerre : la CPI lance un mandat d’arrêt contre Benjamin Netanyahu, quelles conséquences ?
Le Premier ministre israélien est dans la tourmente, visé par un mandat d'arrêt pour des accusations de crimes de guerre et contre l'humanité, liées à la guerre à Gaza qui perdure depuis plus d'un an. Quelle sera la suite des événements ?
Tl;dr
- Le Premier ministre israélien, accusé de crimes de guerre, fait face à un mandat d’arrêt.
- La CPI, émettrice du mandat, est une institution internationale qui juge les crimes graves.
- La mise en application du mandat est compliquée par l’absence de reconnaissance de la CPI par certains pays.
Un mandat d’arrêt contre le Premier ministre israélien
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se retrouve dans le viseur de la justice internationale. Accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, il fait face à un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI), une décision historique qui marque une nouvelle étape dans le conflit à Gaza.
Comprendre le rôle de la CPI
Créée il y a 22 ans, la CPI est une institution permanente qui intervient en complément des juridictions pénales nationales. Sa mission ? Juger les individus accusés de crimes d’une gravité exceptionnelle touchant la communauté internationale, parmi lesquels les crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Pour délivrer un mandat d’arrêt, la CPI doit avoir des « motifs raisonnables de croire que le suspect a commis un crime relevant de la compétence de la CPI », selon les termes de l’institution.
Les conséquences du mandat d’arrêt
Avec ce mandat d’arrêt, les déplacements de Benjamin Netanyahu deviennent nettement plus limités. Théoriquement, chacun des 124 pays signataires du Traité de Rome est tenu de l’arrêter s’il pose pied sur leur territoire.
Cependant, l’application de ce mandat se heurte à plusieurs obstacles. De nombreux pays, dont la Russie, les États-Unis et la Chine, ne reconnaissent pas la compétence de la CPI. De plus, certains États membres de la CPI défient son autorité en refusant de livrer des suspects.
Une efficacité en question
La CPI a souvent été critiquée pour son manque d’efficacité. Depuis sa création, elle a engagé 32 procédures pour des allégations de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et d’autres crimes graves.
Près de 40% de ces procédures sont toujours en cours, principalement parce que les suspects sont toujours en liberté. En effet, sans forces de police propres, la CPI a peu de chances d’arrêter rapidement les suspects. Sur les 56 mandats d’arrêt émis depuis sa création, seuls 21 ont été exécutés.
Une décision historique et controversée
Malgré ces limites, la décision de la CPI contre Benjamin Netanyahu constitue une avancée historique. C’est la première fois que la Cour s’en prend au chef d’un pays traditionnellement soutenu par l’Occident.
Cette décision a provoqué la colère de Benjamin Netanyahu qui l’a qualifiée d’« antisémite » et de « scandaleuse », la comparant à un nouveau « procès Dreyfus ».