“Crime et châtiment” : pour Hondelatte, “la science a un peu tué le fait divers”
Lundi soir, Christophe Hondelatte lançait son nouveau programme documentaire "Crime et châtiment" sur France 3. Avec sa nouvelle émission de faits divers, l'animateur a semble-t-il eu du mal à convaincre l'audimat.
Il y a quelques années, Christophe Hondelatte déclarait avoir fermé la porte de Faites entrer l’accusé en raison de son ras-le-bol de la thématique faits divers. C’est pourtant dans une émission habillée de cette dernière, Crime et châtiment, que l’animateur a fait son retour lundi soir sur France Télévisions.
La question récemment posée par L’Obs a Christophe Hondelatte quant à son supposé attrait pour les faits divers n’apparaissait donc pas inappropriée : “Ce n’est pas ce qui m’intéresse dans la vie. Je travaille sur le fait divers parce que c’est mon boulot. Quand j’étudie un dossier pénal, ce n’est pas pour le plaisir. Lorsque j’étais jeune journaliste, je détestais même ça. Comme tout le monde, je préférais le social, la politique, la culture. Le fait divers à l’époque, ça puait. Quand mon rédacteur en chef m’envoyait sur une affaire judiciaire, je n’y allais pas. Et puis, j’ai compris le métier.”
Hondelatte : 1,5 millions pour “Crime et châtiment”
Ce premier numéro de Crime et châtiment était consacré à l’affaire Jamel L., accusé d’avoir tué sa femme et tenté de faire de même avec sa fiancée, et ce dans l’unique objectif de percevoir des assurances-décès. Une première relativement peu suivie au vu du dossier présenté : 1,5 million de téléspectateurs, pour un taux d’audimat généré de 7%.
“Oui, le fait divers est mort !”
Christophe Hondelatte a au passage reconnu que l’évolution des techniques d’investigation a, en quelque sorte, mis à terre le fait divers tel qu’on pouvait le connaître : “Il y a très peu d’occasion de mettre les gens à nu et c’est ce qui se passe lors d’un procès d’assises. L’enquête judiciaire permet de sonder le fond du fond de leur vie. […] Dans les années 1950, la seule chose que les policiers pouvaient recueillir, c’étaient les empreintes digitales. Il n’y avait pas de recherche d’ADN.
Désormais, la plupart des enquêtes se limitent à cette recherche. La science a un peu tué le fait divers. Oui, le fait divers est mort ! Le travail de la police est devenu moins intuitif. On a perdu ce qui faisait le sel des affaires criminelles. Le type qui débloquait une énigme uniquement parce qu’il avait du génie, style Colombo, ça n’existe plus !”