Créteil : la plainte déposée contre un entraîneur d’athlétisme pour viols “oubliée” pendant 9 mois
En juin 2017, une athlète déposait plainte contre son ex-entraîneur d'athlétisme pour viols. Il apparaît aujourd'hui que si l'enquête n'a depuis pas progressé, c'est parce que la plainte en question a été "oubliée" pendant près de neuf mois.
Le 19 juin dernier, une sprinteuse de 21 ans déposait plainte contre Giscard Samba, entraîneur d’athlétisme de l’US Créteil qu’elle accusait ainsi de trois viols. Le courrier de la Jeunesse et des Sports mentionne des faits qui se seraient produits entre “avril et juillet 2016”.
Il s’avère que cette même plainte a depuis été “oubliée” au commissariat de la ville-préfecture du Val-de-Marne. Pendant près de neuf mois, l’enquête n’a donc pu progresser. Si ce dossier réapparaît aujourd’hui dans l’actualité, c’est parce qu’il a été déposé au parquet de Créteil le 19 mars dernier par une fonctionnaire de la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale.
Plainte déposée contre Giscard Samba : le parquet n’en avait pas été prévenu
Le DPJ 94 (Service de police judiciaire du Val-de-Marne) a ensuite été saisi de l’affaire et c’est à lui que reviendra de mener l’enquête ouverte pour ” viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel”. Comment expliquer que ces investigations, attendues depuis l’été dernier, ne démarrent que tout récemment ?
Selon nos confrères du Parisien, plusieurs manquements auraient été observés lors du dépôt de plainte. Le premier, qui se déduit d’une information évoquée plus haut : le parquet de Créteil n’avait pas été avisé de cette plainte alors qu’il s’agit là d’une règle à suivre pour toute dénonciation de crime.
Une “grosse boulette” plus qu’une volonté délibérée de cacher les faits
La fonctionnaire ayant enregistré la plainte aurait de même annexé des notes de la dépositaire au procès-verbal, ce qu’elle n’était pas en droit de faire. Et si cette même policière a bien respecté la procédure en dirigeant la plaignante vers l’unité médico-judiciaire pour y subir un examen, les résultats n’ont jamais été récupérés préalablement à la remise de l’affaire entre les mains de la police judiciaire.
Selon un policier interrogé sur le sujet, “la plainte n’a pas été mise de côté parce qu’elle dérangeait. C’est juste une grosse boulette de la collègue. La plaignante évoque des faits graves et qui auraient été réitérés. Et je ne parle même pas du cadre singulier et des personnalités impliquées. Évidemment que cette affaire aurait dû remonter”.
Et un enquêteur d’ajouter que “c’est un gros couac, il n’y a aucun doute là-dessus. Mais les faits de viol ne sont pas toujours clairs et leur qualification est parfois difficile à établir”. S’il a reconnu une proximité avec la sprinteuse, Giscard Samba a toutefois démenti l’avoir “jamais violée”, “ni contrainte ni obligée”.