Covid-19 : de crainte d’être contaminé dans son foyer, il demande à aller en prison
À Boissy-Saint-Léger, dans le Val-de-Marne, un homme de 61 ans a entamé une grève de la faim et de la soif pour être "mis à l'abri" en prison. Il redoute ainsi de contracter la Covid-19 dans le foyer où il vit depuis deux ans.
Vivant en foyer depuis deux ans à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne), Thierry, 61 ans, redoute que cet environnement soit propice à des contaminations à la Covid-19. Thierry estime qu’il serait “mis à l’abri” en prison, et pour ce faire, a entamé une grève de la faim et de la soif. Vendredi, il en était à son troisième jour de privation, rapporte Le Parisien. Journée qu’il a en partie passée devant la mairie de sa commune. Lieu choisi car “c’est le centre de la ville”, d’où il espérait pouvoir dire à un maximum de monde qu’il en “peut plus”.
Il entame une grève de la faim et de la soif pour être “mis à l’abri” en prison
Dans sa valise, Thierry a inséré une banderole et des affaires “pour la garde à vue”. S’il n’est pas emmené par la police, il envisage un autre scénario pas forcément plus souhaitable : “Si c’est pas ça alors ce sera être hospitalisé parce que je serais tombé par terre”. Le sexagénaire reconnaît faire “des problèmes” dans son foyer Adoma depuis l’arrivée du virus, estimant ainsi que “rien ne va” dans ces lieux où l’insalubrité et l’irrespect des mesures sanitaires feraient loi.
Un cas de Covid-19 enregistré depuis mars dans un autre foyer
Angoissé à l’idée d’être contaminé, Thierry était, deux jours plus tôt, allé “dormir sur un banc” plutôt que dans sa chambre de 7m². Cela faisait depuis le mois d’avril dernier qu’il nourrissait la crainte, avec d’autres résidents, que son foyer ne permette la propagation de la Covid-19 : “On sait à quel point ça peut aller vite dans ces endroits”. Il explique qu’avant d’arriver dans ce foyer, il officiait en tant que comptable à Paris : “Je travaillais à mon compte, j’étais comme on dit l’homme de loi, par exemple pour les petits artisans”. Une “grave pneumonie” survenue il y a quatre ans lui a pratiquement tout fait perdre. De son côté, le directeur territorial du Val-de-Marne pour Adoma déclare avoir “bien conscience qu’il s’agit d’un foyer en fin de vie” mais assure que celui-ci “est tenu”. Les lieux ont même été déclarés salubres en juin dernier par un huissier de justice. Le responsable confirme que depuis mars 2020, un cas de Covid-19 a été recensé dans l’un des foyers d’Adoma, une personne ayant été hospitalisée, mais pas dans celui de Thierry.