Corse : l’entreprise de pompes funèbres jette cercueils et restes humains dans la nature
Des cercueils usagers et des restes humains avaient été retrouvés dans une décharge sauvage en avril dernier.
C’est un procès très attendu par de nombreuses familles de défunts qui se tenait ce mardi 6 décembre au tribunal de Bastia. Celui d’une entreprise de pompes funèbres, accusée de s’être débarrassée de plusieurs corps dans la nature au lieu de cimetières. Le « croque-mort » a été reconnu coupable et condamné.
Corps et cercueils dans une décharge
L’affaire avait donc débuté en avril dernier lorsque des cercueils et des restes humains avaient été retrouvés dans une décharge sauvage près de la commune de Bigorno. Au total, ce sont sept cercueils qui seront retrouvés et des ossements humains dissimulés dans des sacs-poubelle.
Après une rapide enquête, les gendarmes du secteur identifient une entreprise de pompes funèbres qui avait été mandatée pour une exhumation quelques jours plus tôt contre 5400 euros.
Deux prévenus
Le gérant de l’entreprise a été interpellé tout comme une personne qui rendait parfois service à l’entreprise. Deux prévenus qui comparaissaient donc ce 6 décembre 2022 devant le tribunal de Bastia.
Le gérant était poursuivi pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre » et « abus de confiance » et son sous-traitant pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ».
Ils plaident la bonne foi
Lors de l’audience, gérant comme « associé » ont plaidé la bonne foi, indiquant qu’ils n’avaient pas vu les ossements dans les cercueils au moment de les jeter dans la décharge sauvage. Les prévenus ont précisé qu’ils avaient bien pris soin de vider les cercueils à exhumer avant de procéder à la crémation des restes humains.
Une version contestée par la présidente du tribunal, précisant que certains de ces ossements « oubliés » mesuraient plus de 30 centimètres. Devant cet argument, le chef d’entreprise a évoqué une erreur d’inattention certainement due à la fatigue selon des propos rapportés par France 3 Corse.
Six mois de prison avec sursis, 5000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer une profession en lien avec le funéraire ont été requis contre le gérant déjà condamné pour « abus de confiance » et « extorsion » dans une autre affaire. Sons sous-traitants risque lui 5000 euros d’amende. Le jugement a été mis en délibéré au 10 janvier 2023.