Corrèze : la syphilis y fait son retour
Le département corrézien assiste depuis maintenant plusieurs semaines à une recrudescence de cas de syphilis, une maladie sexuellement transmissible mais qu'il est possible de dépister.
2015 a été, médicalement parlant, l’année du retour de la syphilis en Corrèze. Cette infection sexuellement transmissible et contagieuse s’y est ainsi révélée bien plus présente que par le passé. Le docteur Bruno Abraham, spécialiste des maladies infectieuses au Centre Hospitalier de Brive, fait parler les chiffres pour mieux mettre en évidence cette situation de recrudescence.
“Pour le grand public, c’est une maladie du passé, souvent associée aux maisons closes. Nous assistons pourtant à son retour. En 2015, une quarantaine de personnes ont été soignées à Brive alors qu’il y a un ou deux ans, nous n’avions que un ou deux cas par an.” Ces propos, tenus il y a quelques jours dans le quotidien régional La Montagne, sont notamment accompagnés d’une piste d’explication quant à cette récente flambée, le mode de transmission de la syphilis : “Il est beaucoup plus facile que le virus du sida lors d’une fellation non-protégée.”
Syphilis : une quarantaine de cas observées en Corrèze en 2015
En l’espace d’une dizaine d’années, l’infection a gagné les grandes métropoles puis les villes moyennes. Une présence alarmante que le docteur Abraham appelle à contrarier par une simple démarche : “Il ne faut pas hésiter à se faire dépister. Le traitement est simple quand la maladie est au stade primaire. En général, une piqûre de pénicilline suffit”.
Quadragénaires, la cible moyenne
En moyenne, la syphilis touche les personnes âgées entre 40 et 50 ans. Et si l’infection cible majoritairement des hommes, elle n’opère aucune distinction quant à leur orientation sexuelle. Pour savoir si l’on est soi-même contaminé, le symptôme le plus répandu reste une lésion cutanée au niveau de la zone de contact, qu’il s’agisse de l’appareil génital ou de la bouche. En cas de prise en charge rapide, la syphilis se soigne donc facilement. En revanche, une absence de traitement peut conduire à des problèmes oculaires, à des troubles neurologiques et psychiatriques, à une altération d’organes voire au décès du malade.