Compostage facile : une méthode peu contraignante, mais non sans inconvénients

Image d'illustration. Matériaux de compostage en couchesADN
Adoptée pour sa simplicité, cette méthode de compostage séduit ceux qui recherchent une solution facile à mettre en place. Toutefois, elle présente aussi certaines limites qu’il est important de connaître avant de se lancer.
Tl;dr
- Trench composting : facile, sans bac ni surveillance constante.
- Inconvénients : lenteur, effort de creusage, risque de nuisibles.
- Méthode adaptée aux sols secs et aux jardiniers patients.
Un compostage accessible pour tous ?
Au jardin, le recours au compostage est souvent salué pour sa capacité à enrichir la terre. Pourtant, beaucoup de jardiniers hésitent encore, rebutés par la gestion fastidieuse du traditionnel tas de compost : équilibre précis entre azote et carbone, brassages réguliers, surveillance attentive… Mais une alternative séduit par sa simplicité : le compostage en tranchée.
Selon le Compost Education Centre de Colombie-Britannique, cette technique requiert un effort modéré – à peine deux sur cinq sur leur échelle –, l’un des scores les plus bas parmi toutes les méthodes.
Comment ça fonctionne ?
Le principe ? Oubliez les bacs et oubliez la surveillance permanente. Il suffit de creuser une tranchée dans votre potager ou vos massifs – douze centimètres de large sur une bonne vingtaine de profondeur suffisent généralement. Les déchets organiques (épluchures, restes alimentaires) y sont déposés directement puis recouverts d’une couche d’au moins huit centimètres de terre. Contrairement au compostage « à chaud », inutile ici de jongler avec les proportions azote/carbone ni d’aérer régulièrement : tout se passe sous terre, loin des regards et sans odeurs.
Ce système présente un autre atout majeur : il favorise la rétention d’humidité. Voilà pourquoi il s’avère particulièrement intéressant dans les régions sèches ou pour cultiver des plantes gourmandes en eau. En outre, une fois la décomposition achevée – ce qui prend plusieurs mois –, vous pourrez semer ou planter directement au-dessus de la zone enrichie.
Avertissements et points à surveiller
Néanmoins, quelques limites subsistent – il serait malhonnête de les taire. D’abord, l’effort physique n’est pas anodin ; il faut aimer manier la bêche et être prêt à répéter l’opération si vos besoins augmentent. Si l’on travaille avec une seule tranchée, patience oblige : six mois minimum seront nécessaires avant d’exploiter la bande enrichie. Pour accélérer la transformation, on peut découper les déchets en petits morceaux ou même envisager une phase de pré-fermentation.
Autre réserve souvent soulevée : le risque que des animaux fouillent vos tranchées. Installer un grillage résistant peut limiter ce désagrément. De plus, comme toute méthode « froide », celle-ci génère davantage de méthane que les techniques aérées ; cependant, son impact environnemental reste moindre comparé à l’enfouissement des déchets ménagers classiques.
Quelques situations où éviter cette méthode
Il faut savoir que le compostage en tranchée n’est pas recommandé si votre sol est gorgé d’eau ou infesté de mauvaises herbes – ces dernières profiteraient trop bien du festin organique enfoui ! Pour les autres situations, ce procédé demeure l’un des plus accessibles pour réduire ses déchets tout en nourrissant durablement son jardin.