Comment contrer le manque de médecins dans le public ?
La crise des vocations persiste dans le secteur de la santé publique. Comment l'enrayer ? Un collège d'experts a remis un rapport avec 57 propositions pour y parvenir.
Il est grand temps de se pencher sur le problème avant qu’il ne devienne irréversible : à l’horizon 2020, autant dire demain, 30% des praticiens en hôpital pourraient prendre leur retraite. Et la jeune génération ne semble pas vraiment encline à rejoindre la médecine publique.
Le ministère de la Santé a décidé de s’atteler à la tâche en commandant un rapport à Jacky Le Menn, ancien sénateur socialiste. Celui-ci a été remis à Marisol Touraine, et samedi, l’Afp révélait quelques unes des mesures préconisées.
Hôpital public : un début de carrière mieux valorisé
Afin d’attirer les jeunes médecins dans ce secteur frappé par la crise des vocations, Jack Le Menn suggère d’attaquer le nerf de la guerre, c’est-à-dire le salaire. Selon lui, il conviendrait de l’augmenter au niveau des 5 premiers échelons. Interrogé par l’Afp, Arnaud Patenotte du Syndicat des praticiens des hôpitaux publics salue l’initiative : “on ne fera pas venir les jeunes à l’hôpital si on ne leur garantit pas un temps de travail, des revenus corrects, une reconnaissance. A la première contrariété ils s’en vont, ils sont beaucoup plus mobiles que nous”.
Pour information, cette augmentation pourrait être de l’ordre de 1.000 euros par an pour le premier échelon, et de 2.552 euros pour le 4ème.
Médecins publics : une incitation au travail jusqu’à 72 ans
Encore un point à limiter : le recours à l’intérim, dont la charge financière pèse lourd. Afin de le limiter, le rapport préconise, dans chaque région, la mise en place d’équipes de médecins remplaçants dont le salaire se verrait augmenté de 1.000 euros nets chaque mois.
La durée de l’exercice du métier serait également aussi à l’ordre du jour : une des mesures envisage d’inciter au cumul emploi-retraite. Les médecins seraient ainsi encouragés à pratiquer leur métier jusqu’à 72 ans, mais un avis positif de la médecine du travail serait requis au préalable.
Voici pour ces quelques mesures. La ministre de la Santé pourrait faire l’annonce de tout ou partie de celles-ci, elle qui pourrait, d’après ses propres mots, dévoiler “un plan d’action en septembre”.