Comment casser un spaghetti en deux : la réponse scientifique
Deux chercheurs américains viennent de découvrir comment casser un spaghetti en deux. Une révélation a priori peu utile, à tort.
Pour qui ne s’est jamais amusé de la sorte avec un spaghetti, l’énigme à résoudre était la suivante : Richard Feynman, physicien américain ayant obtenu le prix Nobel en 1965, avait ainsi remarqué que si les spaghetti qu’il avait l’habitude de briser dans sa cuisine finissaient en trois ou quatre morceaux, jamais ils ne se cassaient en deux.
Il aura fallu attendre 2005 pour que Basile Audoly et Sébastien Neukirch, deux scientifiques français du laboratoire de modélisation mécanique de l’université Pierre et Marie-Curie (Paris), n’expliquent le pourquoi du comment. C’est en fait une onde de surcourbure survenant pendant le pliage du spaghetti qui amène les morceaux déjà cassés à se séparer à leur tour.
Les spaghetti se brisent en trois ou quatre, mais jamais en deux
Et si l’on avait alors compris pourquoi le spaghetti ne pouvait se limiter à deux morceaux, la méthode pour parvenir à ce résultat restait encore à être découverte, si tant est qu’elle existait. Futura-Sciences vient de rapporter que Ronald Heisser et Vishal Patil, deux chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology), ont finalement trouvé la technique.
Pour y parvenir, ces scientifiques ont malmené plus de 500 spaghetti, ce qui paraît peu et beaucoup à la fois. Des spaghetti qui étaient fixés à chacune de leurs extrémités par une pince. L’une se chargeait de tourner le spaghetti à différents degrés, tandis que l’autre le courbait jusqu’à sa rupture.
Une torsion à 360° puis une délicate courbe
La méthode à employer pour se retrouver avec un spaghetti coupé en deux est de « le tordre à 360° avant de le courber délicatement ». Jörn Dunkel, professeur associé cosignataire de l’étude, explique que « la force de torsion se propageant plus rapidement que celle de surcoubrure, elle dissipe l’énergie de cette dernière, ce qui prévient des cassures supplémentaires ».
Une observation qui pourrait entre autres servir pour des situations liées au saut à la perche ainsi qu’à une meilleure compréhension des fractures osseuses.