Comme j’aime : la société condamnée pour sa semaine pas tellement gratuite
Le tribunal de grande instance de Paris a condamné la société Comme j'aime pour "pratique commerciale trompeuse". En cause, une supposée semaine gratuite offerte dans le cadre d'un régime minceur imposant malgré tout le paiement de quatre semaines d'avance.
Depuis des mois, le programme de régime Comme j’aime n’épargne que peu de personnes derrière leur écran de télévision. Ses spots publicitaires où la minceur sinon rien n’en finissent ainsi plus soit de convaincre des téléspectateurs en délicatesse avec leur poids, soit de hérisser le poil des réfractaires à cet apparent diktat. Dans ces messages commerciaux est notamment vantée une semaine gratuite offerte à tout nouveau membre. Seulement, et bien que l’entreprise ait tourné un nouveau spot pour réaffirmer la pleine gratuité de cette semaine, un même astérisque soutient bien en bas de l’écran que cette proposition n’est possible qu’en réglant un programme de quatre semaines.
Comme j’aime a un mois pour retirer la mention “semaine gratuite” de ses pubs
L’Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV) a saisi la justice pour le souci relevé plus haut. Précisons que si le consommateur ne souhaite bénéficier que d’une semaine de repas, donc gratuits, il lui faut renvoyer les trois semaines restantes à ses propres frais. François Carlier, délégué général de l’association : l’explique : “Pour que ce soit gratuit, il ne faut rien payer, qu’il n’y ait pas un transfert d’argent du consommateur vers le professionnel. Or, dans le cas de Comme j’aime, il ne s’agit pas d’une semaine gratuite mais plutôt du principe du satisfait ou remboursé. Ce n’est pas du tout la même chose. C’était donc une pratique commerciale trompeuse.”
Et Le Parisien de révéler que le tribunal de grande instance (TGI) de Paris vient de condamner Comme j’aime pour “pratique commerciale trompeuse”. La société devra donc, dans un délai d’un mois, “retirer dans l’ensemble de ses supports publicitaires (presse, télévision, Internet), y compris les témoignages, la mention d’une semaine gratuite”.
Le fondateur de la société pas plus contrarié que cela
Comme j’aime devra également s’acquitter du versement de 10.000 euros au titre de “l’atteinte portée à l’intérêt collectif des consommateurs”. Si les retraits demandés ne sont pas observés, la société risque “une astreinte provisoire de 500 euros par infraction constatée”. On notera que cette décision de justice restera maintenue même si Comme j’aime décidait de faire appel. Sollicité par nos confrères, le fondateur de Comme j’aime Bernard Canetti n’apparaît pas grandement impacté par cette condamnation : “Il n’y a aucun problème. Si la cour considère que le fait d’utiliser le mot gratuit est maladroit, on va changer ce terme”.
Pas question cependant de revoir l’ensemble de la campagne : “Ce n’est rien du tout ça. Personne ne nous empêche de faire une semaine gratuite. On nous demande juste de ne pas le décrire ainsi. Si on dit par exemple — et c’est un exemple car nous n’avons pas eu le temps d’y réfléchir encore — quatre semaines pour le prix de trois, il n’y a plus de souci. Ça ne change rien pour le client au final ni pour nous.” Bernard Canetti se réjouit au passage que sa société ait seulement été mise en défaut sur l’affirmation de semaine gratuite : “C’était un dossier à charge où on nous reprochait une dizaine de choses assez graves comme des faux témoins, des mensonges sur la perte de poids. Au final, on est très content de la position du juge des référés puisqu’elle nous a donné raison sur tout en dehors de ce sujet sur la semaine gratuite.”