Chasse à la glu : la France menacée de poursuites par la Commission européenne

Illustration. Un chardonneret jaune. Pixabay
Sans actions concrètes de la part de l'État français sur les méthodes illégales de chasse, la Cour de justice de l'Union européenne pourra être saisie.
Plus que jamais, la France est dans le viseur de la Commission européenne en ce qui concerne certaines méthodes de chasse toujours en vigueur dans certains territoires de l’Hexagone. Après deux premières mises en garde, l’Europe vient en effet d’épingler une troisième fois les autorités françaises et pourrait passer à la vitesse supérieure si rien n’est fait dans les semaines qui viennent.
Mettre fin aux méthodes de chasses interdites
La Commission européenne vient donc d’envoyer un sérieux avertissement à l’État français sur les méthodes de chasse qui engendre la capture des oiseaux sans distinction d’espèces. Dans un communiqué, disponible sur le site de l’institution, le pouvoir exécutif européen exhorte l’État français à « mettre fin aux méthodes de chasse interdites » en se basant sur la directive de 2009 sur la protection des oiseaux sauvages.
Glu, filets et cages-pièges
Pour la commission, sont toujours autorisées en France « plusieurs méthodes de capture d’oiseaux chassables, telles que les filets et les cages-pièges pour les alouettes et les pigeons, y compris les tourterelles, qui ne sont pas sélectives et sont interdites par la directive. Or d’autres méthodes permettant d’obtenir des alouettes et des pigeons à des fins de consommation alimentaire existent (chasse au fusil et reproduction au sein de l’exploitation) ».
L’Europe rappelle par exemple que la chasse à la glu reste autorisée en France pour capturer des grives. Les ortolans et autres chardonnerets sont par ailleurs souvent pris au piège à cause de cette méthode qui consiste à déposer de la colle très forte sur les endroits où les oiseaux se posent afin qu’ils y restent bloqués pour finir par mourir dans une longue agonie la plupart du temps.
Vers des poursuites
Aussi, la Commission européenne reproche également à la France sa volonté de rouvrir la chasse à l’oie cendrée au printemps, là encore en violation avec les directives oiseau de 2009.
Après avoir envoyé une mise en demeure en octobre 2019 et un avis motivé en 2020, la Commission européenne vient d’adresser un avis motivé complémentaire. Ce dernier donne 2 mois à la France pour prendre les mesures d’interdiction nécessaires sous peine de quoi la Cour de justice de l’Union européenne pourrait être saisie et pourra prononcer des sanctions financières.