Charlie Hebdo et le “poison des millions”
Dans une tribune publiée dans Le Monde, un collectif de Charlie Hebdo se demande "comment échapper au poison des millions".
Mardi, 15 collaborateurs au journal Charlie Hebdo, dont Luz, Matthieu Madénian, Willem ou encore Patrick Pelloux, signaient une tribune publiée dans le quotidien Le Monde.
Dans ces lignes le collectif, dans lequel ne figure pas Riss, le nouveau directeur de la publication, souhaite “remettre à plat l’architecture de Charlie” et en appelle à une structure de type société coopérative.
Charlie Hebdo fustige le “poison des millions”
Ici, il est question de liberté. Les salariés se demandent ainsi “comment échapper au poison des millions qui, par des chiffres de vente hors normes (…) sont tombés dans les poches de Charlie ?”, et dès lors comment “continuer à fabriquer ce journal libre d’esprit que nous aimons tant, un journal satirique et fier des idées qu’il essaie de porter ?”.
La restructuration en société coopérative appelée de leurs voeux se “situe dans la droite ligne de l’économie sociale et solidaire que Charlie prône depuis toujours; le journal doit abandonner le statut d’entreprise commerciale”.
“Des prises de position dont nous sommes exclus”
Les 15 signataires réfutent toute idée d’avantage personnel de cette manne financière, et dénoncent : “Nous assistons aujourd’hui à des prises de décision importantes pour le journal, souvent le fait d’avocats, dont les tenants et les aboutissants restent opaques. Nous entendons qu’une nouvelle formule se prépare, dont nous sommes exclus”.
A la fin du mois de février, le directeur financier de Charlie déclarait à 20minutes.fr ne pas être “partisan d’une société de rédacteurs qui contrôlerait l’intégralité du journal”. “Je n’y crois pas”, avait-il alors ponctué. Cependant, il avait calmé le jeu en affirmant ne pas être défavorable à ce qu’une société de rédacteurs puisse devenir détentrice d’une partie du capital. Pour le moment, ce capital est détenu à 40% par les parents de son ex-directeur de la rédaction Charb. Pour le reste, 40% sont détenus par le dessinateur nouveau directeur Riss, et 20% par Eric Portheault, directeur financier.