Cet implant rachidien permet à un patient atteint de la maladie de Parkinson de marcher plusieurs kilomètres

implant rachidien Parkinson GABRIEL MONNET via Getty Images
Cet implant rachidien permet à un patient atteint de la maladie de Parkinson de marcher plusieurs kilomètres. Une innovation extrêmement prometteuse.
Un patient atteint de la maladie de Parkinson peut désormais marcher 6 km grâce à un implant sur sa moelle épinière. The Guardian rapporte que Marc, 62 ans, vivant à Bordeaux, a développé un trouble de la mobilité sévère à cause d’une maladie dégénérative. “Je ne pouvais pratiquement plus marcher sans tomber fréquemment, plusieurs fois par jour”, expliquait-il dans un communiqué de presse annonçant cette innovation. “Dans certaines situations, comme quand il faut entrer dans un ascenseur, je piétinais sur place, comme j’étais gelé là.” Avec cet implant rachidien, il peut marcher “presque normalement”.
Cet implant rachidien permet à un patient atteint de la maladie de Parkinson de marcher plusieurs kilomètres
Marc a subi une “procédure neurochirurgicale de précision” il y a deux ans à l’Hôpital Universitaire de Lausanne (CHUV), ce qui a aidé cette étude. L’opération lui a implanté un champ d’électrodes sur la moelle épinière et un générateur d’impulsions électriques sous la peau de son abdomen. Bien que les traitements conventionnels de la maladie de Parkinson ciblent souvent les régions cérébrales affectées par la perte de neurones produisant la dopamine, cette approche se concentre sur la région qui permet d’activer les muscles pour les muscles.
La procédure a utilisé une carte personnalisée de la moelle épinière de Marc, en identifiant les zones précises signalant les mouvements des jambes. Il porte un capteur de mouvement sur chaque jambe qui permet à l’implant de savoir s’il souhaite marcher, pour pouvoir s’activer et envoyer les impulsions électriques sur les neurones ciblés, s’adaptant à son mouvement en temps réel.
“En réponse à la stimulation précise de la moelle épinière lombaire, j’ai constaté pour la première fois des améliorations nettes de la perte de la démarche à cause de la maladie de Parkinson”, expliquait durant un webinaire la superviseure du projet, Jocelyne Bloch, professeur de neurochirurgie au CHUV. “Je crois vraiment que ces résultats ouvrent de vraies perspectives pour développer un traitement.”
Une innovation extrêmement prometteuse
Le patient indique avoir pu marcher presque normalement avec cette stimulation après quelques semaines de rééducation. Il la porte désormais environ huit heures par jour, ne la désactivant que pour dormir ou se reposer. “J’active la stimulation le matin et je la désactive le soir”, explique-t-il. “Cela me permet de mieux marcher et me stabiliser. Maintenant, je n’ai plus peur de monter les escaliers. Chaque dimanche, je vais au lac et je marche environ six kilomètres. C’est incroyable.”
Les chercheurs indiquent cependant qu’il y a un gouffre entre adapter cette approche à une personne et l’optimiser à grande échelle. Grégoire Courtine et Jocelyne Bloch travaillent sur une version commerciale de cette neuroprothèse en coopération avec Onward Medical. “Notre objectif est de fournir un accès global à cette technologie innovante pour améliorer la qualité de vie des patients de Parkinson de manière significative, aux quatre coins du globe.”
D’ici là, les recherches se poursuivront avec six nouveaux patients en 2024. L’équipe explique qu’une “généreuse donation” de 1 million de dollars de la Fondation Michael J. Fox pour la Recherche sur la maladie de Parkinson finance les travaux à venir. En 2021, l’association de l’acteur avait annoncé avoir contribué à hauteur de plus de 1,5 milliard de dollars.