Centrafrique : des soldats français soupçonnés d’abus sexuel sur des enfants
Un rapport de l'ONU accuse des soldats français présents en Centrafrique d'avoir abusé sexuellement d'enfants.
C’est le quotidien britannique The Guardian qui révélait ce matin l’information. Un rapport de l’organisation des Nations accuse aujourd’hui des soldats de maintien de la paix, principalement des Français, d’avoir abusé sexuellement d’enfants en Centrafrique.
Les faits remonteraient à l’année dernière, lors des six premiers mois de l’intervention militaire de la France en Centrafrique, destinée à ramener la paix dans un pays en proie à une guerre civile opposant les rebelles musulmans de la Séléka aux miliciens anti-Balaka, majoritairement chrétiens.
Des viols en échange de nourriture
Les soldats mis en cause auraient, selon le rapport, commis des viols sur de jeunes enfants en échange d’eau ou de nourriture.
Pour alimenter leur rapport, les enquêteurs seraient parvenus à recueillir des témoignages d’enfants extrêmement précis, notamment sur la description de leurs bourreaux. Un jeune garçon de neuf ans a notamment expliqué avoir été agressé alors qu’il se trouvait à un check point mis en place par l’armée, dans l’espoir d’y trouver à manger.
Le texte détaille ainsi “les viols et les sodomies” subis par de “jeunes garçons affamés et sans-abris” par des troupes de maintien de la paix françaises, “qui étaient censées les protéger”, dans un centre de réfugiés à Bangui, capitale de la Centrafrique.
Le rapport révélé par un membre de l’ONU
Le rapport, censé rester confidentiel, a été divulgué par Anders Kompars, directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, basé à Genève. L’homme, lassé de constater que l’ONU ne semblait pas décidé à agir, aurait décidé de révéler l’affaire au grand jour.
Le rapport avait été commandé par le bureau du haut-commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme, à la suite de rumeurs d’abus dans le camp de M’Poko.
La divulgation de ce rapport, pourrait entraîner à la fois une crise diplomatique importante, et poser aujourd’hui de plus grosses difficultés aux soldats français encore présent sur le territoire centrafricain, dans sa mission de maintien de la paix.
Selon The Guardian, Anders Kompars aurait pour sa part été suspendu de ses fonctions.