Catastrophe de Brétigny-sur-Orge : des avocats “totalement démunis”
Trois ans après le drame ayant notamment coûté la vie à sept personnes, les avocats appelés à enquêter sur la catastrophe de Brétigny-sur-Orge reconnaissent être "totalement démunis".
Pour les proches des victimes et les victimes elles-mêmes, la date du 12 juillet 2013 demeurera vraisemblablement avant tout celle de la catastrophe de Brétigny-sur-Orge. En ce jour, un RER C déraille et cause un accident qui fera sept morts et plusieurs dizaines de blessés. À l’époque était évoqué un problème d’aiguillage.
Près de trois ans plus tard, le dossier est bien loin d’être refermé. En janvier dernier, des avocats de victimes avaient dénoncé le comportement de la SNCF, laquelle aurait, selon eux, menti dans le cadre de l’enquête en briefant ainsi ses employés sur les propos à tenir. Des juristes qui n’ont d’ailleurs pas que la société ferroviaire comme souci dans cette affaire.
SNCF : le contrôle sur le dossier de la catastrophe de Brétigny
Comme le rapportent nos confrères de Sud Ouest, un autre problématique majeure concerne le nombre d’avocats lancés dans ce dossier : une cinquantaine. De ce fait, il apparaît relativement compliqué de parvenir à œuvrer de concert. Me Chemla explique que les avocats sont “totalement démunis, incapables de trouver les points que l’on nous cache !”
Un collègue du juriste indique pour sa part que la SNCF détient “la maîtrise” du dossier : “Ils considèrent que s’ils n’expliquent pas, personne ne va rien comprendre.” En début d’année dernière, les trois juges d’instruction avaient demandé à être dessaisis de l’affaire au profit du pôle spécialisé en matière d’accidents collectifs de Paris. Une requête motivée par des moyens insuffisants et à laquelle le procureur aura toutefois délivré un refus.
Un avocat avoue que la presse “travaille” pour lui
La gestion de l’affaire est telle que c’est par l’intermédiaire de la presse que la majorité des parties civiles, quand ce n’est pas le parquet, prend connaissance des avancées de l’enquête. Si un avocat considère le sujet de manière relativement légère en déclarant que la presse “travaille” pour lui, une source judiciaire apparaît quant à elle dérangée par cette atteinte apparente au secret de l’instruction : “Ce dossier, selon qu’on le prenne par un bout ou par un autre, on peut lui faire dire ce qu’on veut”.