Carrefour va mettre en rayon des légumes issus de semences « interdites »
Interdits dans nos étals à cause d’un décret de 1981, les fruits et légumes de variétés paysannes vont faire leur retour chez Carrefour.
Réhabiliter les fruits et légumes de variétés paysannes : Voici l’ambition de la chaîne de grande distribution Carrefour. Via une pétition diffusée sur son site internet officiel, l’enseigne précise en effet que ses étals allaient désormais accueillir ces produits dont les semences sont interdites depuis un décret paru le 18 mai 1981. De quoi apporter un peu de variété dans nos assiettes.
Le retours des variétés paysannes
Oignons rose d’Armorique, potimarron Angélique, haricot Coco du Trégor, rhubarbes acidulées de Bretagne… Si les noms de ces produits ne vous disent rien, c’est parce que le décret de 1981 bloque la commercialisation de leurs semences.
Conséquence directe, près de 80% des fruits et légumes que l’ont peut retrouver dans les supermarchés proviennent des semences produites par l’industrie agro-alimentaire. Une standardisation et un monopole qui permettent de tirer les prix vers le bas, au détriment des produits plus coûteux à produire, et donc moins rentables. Aussi, cette course aux produits standards à fait disparaître près de 90% des variétés cultivables sur le sol Français selon l’enseigne.
Une loi aberrante vous empêche d'avoir accès à des milliers de fruits & légumes. Signez la pétition: https://t.co/D6sGBsczEC #MarchéInterdit pic.twitter.com/o4CV64WNUl
— Carrefour France (@CarrefourFrance) September 19, 2017
Une relation gagnant/gagnant
Dans 40 magasins, Carrefour se lance donc dans une vaste opération de mise en avant des fruits et légumes de variétés paysannes. Une campagne que ne se fera pas au détriment des maraîchers, du moins dans un premier temps.
Selon René Léa, président de Kaol Kozh qui oeuvre pour la préservation de la biodiversité, Carrefour a accepté toutes les conditions qui garantissent aux producteurs d’être payés au juste prix. L’enseigne s’est engagée sur un contrat de 5 ans, garantissant des volumes et des prix d’achat minimum.
Le géant de la grande distribution espère ainsi faire les yeux doux aux consomateurs qui sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les circuits courts et le marché du bio.