Cancer : de plus en plus de malades chez les moins de 50 ans
Des chercheurs s'inquiètent de l'envolée des cas de certains types de cancers chez les personnes de moins de 50 ans. Plusieurs facteurs de risque, dont la sédentarité, expliqueraient le phénomène.
La tendance est d’autant plus inquiétante qu’elle est observée partout dans le monde. Alors que la campagne octobre rose contre le cancer du sein bat son plein, l’étude publiée par une équipe pluridisciplinaire de chercheurs américains a de quoi inquiéter.
En étudiant l’âge moyen des patients atteints de cancers sur plusieurs années, ces derniers ont en effet déterminé que les cas avaient fortement augmenté chez les moins de 50 ans.
De cancers diagnostiqués de plus en plus jeunes
Les résultats de cette étude sont disponibles dans la revue scientifique Nature Reviews Clinical Oncology. Elle s’est appuyée sur les données disponibles sur la période 2000 – 2012. Le constat est plutôt puisque les chercheurs relèvent une augmentation substantielle des cas de 14 types de cancers chez les personnes âgées de moins de 50 ans.
Ainsi, les patients sont de plus en plus jeunes en ce qui concerne le cancer colorectal, le cancer du sein, le cancer de la thyroïde, le cancer de l’estomac, le cancer de la prostate, le cancer du pancréas, le cancer de la moelle osseuse ou encore de l’œsophage ou des reins.
Le mode de vie en question
Si l’amélioration des méthodes de dépistage est l’un des facteurs qui expliquent cette augmentation, les scientifiques alertent surtout sur l’incidence du mode de vie. Ainsi, huit des types cancers qui ont augmenté chez les moins de 50 concernent l’appareil digestif et peuvent être liés à un régime alimentaire problématique. La consommation croissante d’aliments transformés est l’un des facteurs aggravants.
Aussi, la cause peut s’expliquer par une augmentation de la sédentarité liée à l’utilisation de plus en plus importante de l’outil informatique. Les facteurs environnementaux sont également à prendre en compte.
Risque de pandémie de cancer
Si l’étude se base sur des données compilées à partir du début des années 2000, les chercheurs estiment que cette tendance a débuté dès les années 1990.
Ces derniers s’inquiètent aussi d’une potentielle « pandémie de cancers » dans les années à venir. Une bombe à retardement qui pourrait venir des pays en développement. « Les données disponibles sur l’incidence des cancers à apparition précoce dans les pays à revenu faible et intermédiaire sont actuellement limitées. L’augmentation des cancers à apparition précoce est susceptible d’être de plus en plus importante dans ces pays, ce qui pourrait conduire à une apparition d’une pandémie de cancer. » Alertent les scientifiques.
Ces derniers demandent donc un renforcement des politiques de sensibilisation du grand public en faveur d’un mode de vie plus sain, en réglementant notamment plus sévèrement les industries problématiques que sont celle du tabac ou de l’alimentation agro-industrielle.