Cancer du sein et pollution de l’air sont étroitement liés
En suivant plus de 10.000 femmes sur plus de 20 ans, des chercheurs du Centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard de Lyon ont établi un lien étroit entre cancer du sein et pollution atmosphérique.
En France, on estime qu’une femme sur huit sera concernée par le cancer du sein dans sa vie. Il s’agit du cancer le plus fréquent chez la femme. Il est donc indispensable pour les scientifiques de déterminer les facteurs favorisant l’apparition de la maladie. Si les facteurs hormonaux et génétiques sont déjà identifiés, les différents facteurs environnementaux qui pourraient accroître le risque sont également suivis de près.
La pollution atmosphérique pourrait être l’un d’entre eux comme le souligne une étude de grande ampleur menée par le Centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard de Lyon et financé par la Fondation ARC.
Plus de 10 000 cas observés sur 21 ans
L’étude Xenair a donc été menée entre 1990 et 2011 par les centres Gustave Roussy, l’École Centrale de Lyon, l’université de Leicester, l’INERI et le centre Bordeaux Population Health et le centre Léon Berard.
Les chercheurs ont comparé les expositions à huit polluants atmosphériques de 5 222 femmes atteintes de cancer du sein à 5 222 autreq qui n’ont pas développé la maladie.
Cinq polluants identifiés
Le résultat est sans appel puisque le projet Xenair a établi un rapport entre 5 polluants atmosphériques et le risque de développer un cancer du sein.
Les polluants identifiés sont notamment émis par le chauffage au bois, les transports, mais également certaines industries manufacturières. Le dioxyde d’azote est notamment l’un des polluants responsables de cette augmentation des cas de cancers du sein.
Le risque augmente de 8 % à 19 %
Les appareils domestiques au gaz feraient augmenter ce risque de9 % en cas de forte exposition. Les particules fines PM10 qui peuvent être émises par des poussières de chantier ou des résidus de combustion et PM25 font exploser le risque de cancer du sein entre 8 % et 13 %.
Les polluants les plus impactant seraient le benzopyrène provoqué par la combustion des énergies fossiles et le polychlorobiphényle utilisés dans la fabrication de composants électriques et de condensateurs augmentent le risque de cancer du sein de 15 % et 19 %.
Selon les chercheurs, si l’exposition à ces polluants a diminué au fil des années, elle reste toujours bien au-dessus des recommandations de l’OMS en France. Une réduction de la pollution atmosphérique serait une mesure de santé publique efficace pour réduire le nombre de cancers du sein dans l’Hexagone.