Cancer colorectal : la coloscopie ne réduit pas la mortalité
Une étude menée sur 80.000 personnes a déterminé que si la coloscopie permet de détecter le cancer colorectal, elle n'augmente pas les chances de survie chez les malades.
Passé un certain âge, il est fortement conseillé de passer une coloscopie dans le but de dépister le risque de développer un cancer colorectal. Un examen pour lequel on repousse souvent l’échéance du fait de son caractère peu agréable, mais qui est le plus efficace en matière de dépistage de ce type de cancer.
Des chercheurs ont étudié la corrélation entre le risque de mourir d’un cancer colorectal et le fait d’avoir subi une coloscopie, car aucune recherche ne s’était penchée sur le sujet jusqu’alors. Le résultat est sans appel : la coloscopie ne permet pas de réduire la mortalité chez les patients malades.
80.000 cas étudiés
L’étude, disponible dans la revue scientifique The NEJM, s’est déroulée dans trois pays : La Suède, la Pologne et la Norvège. 80.000 personnes ont été choisis dans les trois pays et parmi elle, 28 000 ont été invité à faire une coloscopie. Les autres ne l’ont pas été et les scientifiques se sont assurés qu’elles n’ont pas passé l’examen par ailleurs. Les deux cohortes ont été étudiées sur 10 ans.
Sur les 28 000 participants ayant été conviés à la coloscopie, seuls 42 % ont répondu à l’invitation. Les chercheurs ont ensuite compilé les données pour savoir si, oui ou non, la coloscopie permettait de réduire la mortalité liée au cancer colorectal.
Risque de cancer en hausse
Le premier résultat qui ressort de ces travaux est que le risque de développer un cancer colorectal est plus élevé chez les patients qui ont été dépistés par coloscopie. Bien entendu, ce constat paraît plutôt logique, car le dépistage augmente de fait le nombre de cas détecté.
Pourtant, au bout de 6 années, le risque de développer le cancer était plus important chez les personnes non diagnostiquées (1,20 contre 0,98). Pour rappel, la coloscopie permet d’intervenir en amont si le risque est détecté avant l’apparition de la maladie.
La coloscopie ne baisse pas la mortalité
Les scientifiques ont ensuite étudié le rapport entre le fait d’avoir passé une coloscopie et le risque de mourir d’un cancer colorectal. Cette fois, le dépistage n’entraîne pas forcément de bénéfice. Au bout des 10 ans de suivi de l’étude, le risque de mourir du cancer du côlon était de 0,31 % chez les patients non dépistés contre 0,28 % chez les personnes dépistées.
Le dépistage reste donc très important pour détecter le risque le plus tôt possible avant l’apparition de la maladie. En France, les autorités sanitaires le conseillent aux personnes entre 50 à 74 ans. L’acte est remboursé par l’Assurance maladie.