Canal+ a-t-elle envie de manger BeIN Sports ?
D'après le quotidien Libération, le patron de Vivendi pourrait avoir des vues sur BeIN Sports, dans l'optique de sauver son groupe qui ne se trouve pas dans la meilleure des postures.
La guerre des droits de retransmission d’événements sportifs fait rage depuis belle lurette entre Canal+ et BeIN Sports, et cette dernière a bien puisé dans ceux que détenaient historiquement la chaîne cryptée. Mais selon Libération, Vincent Bolloré, patron de Vivendi, pourrait avoir la chaîne qatarie dans son viseur, dans l’optique d’un rachat.
Si une telle opération venait à être finalisée, ce qui est loin d’être le cas, ce serait une bonne occasion pour la maison-mère de sauver son affaire.
Canal+ et BeIN : même François Hollande en serait informé
Ce qui n’était qu’une folle rumeur il y a encore quelques semaines de cela commencerait donc à prendre corps selon Libération. “Les discussions, entamées en décembre, ont repris mi-janvier”, aurait même précisé une source proche du dossier au quotidien. Lequel indique en outre que François Hollande lui-même “a évoqué cette possibilité la semaine dernière, lors d’un déjeuner avec des journalistes”.
Après un premier round d’observation conclu par des désaccords majeurs entre les deux parties, celles-ci se seraient donc finalement rendu compte de l’intérêt commun de reprendre les discussions. Et c’est une note d’Exane BNP Paribas, publiée récemment, qui le précise : “Il y a deux raisons de croire que le Qatar pourrait accueillir favorablement une proposition de Vivendi. La cession de son actif télévisuel français, non rentable, lui permettrait d’atténuer son stress financier croissant. L’utilité marginale de cette télévision diminue. En face, un tel accord permettrait à Canal + d’inverser sa dynamique commerciale négative et de reconstituer son portefeuille de plus en plus mince de droits sportifs”.
Deux pistes possibles pour le rachat
Dès lors, quels scénarios possibles ? Toujours d’après Libé, “deux schémas d’alliance sont envisagés à ce stade”. Le groupe Vivendi pourrait dans une première hypothèse se muer en distributeur exclusif de la chaîne qatarie. Pour les téléspectateurs, il conviendrait alors de souscrire un abonnement à Canal+ ou à l’une des offres CanalSat. Mais BeIN détenant plus de droits que Canal+, le coût serait trop important pour cette dernière.
Autre voie possible, l’“acquisition pure et simple de la partie française de BeIn Sports. sa valeur étant estimée à 500 millions d’euros par Natixis”. Le Qatar, touché par la baisse des cours du pétrole, pourrait ainsi y trouver son intérêt, BeIN Sports France perdant de l’argent. En contrepartie, la chaîne prendrait le contrôle de 8% de Canal+.