Cameroun : libération de l’avocate Lydienne Yen-Eyoum
Arrêtée au Cameroun en 2010 et condamnée à 25 ans de prison pour détournement de deniers publics, l'avocate Lydienne Yen-Eyoum vient de se voir accorder la grâce présidentielle, et a donc retrouvé la liberté.
Après cinq ans où son sort semblait lié à une condamnation pénale, l’avocate franco-camerounaise Lydienne Yen-Eyoum vient de se voir accorder la grâce présidentielle, et jouit donc de la liberté depuis lundi soir. Ce sont ses avocats qui ont communiqué la nouvelle.
En janvier 2010, Lydienne Yen-Eyoum avait été arrêtée au Cameroun pour des soupçons de détournement de deniers publics. En septembre 2014, elle aura été condamnée par le Tribunal criminel spécial à 25 ans de prison pour avoir détourné 1,077 milliard de francs CFA (soit environ 1,5 million d’euros).
L’avocate Lydienne Yen-Eyoum graciée par le président camerounais
Pour l’avocate, il s’agissait vraisemblablement là d’une erreur judiciaire, s’étant ainsi considérée innocente depuis le début de l’affaire. Et après avoir déjà passé plus de six ans derrière les barreaux de la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, le président camerounais Paul Biya a choisi de la gracier lundi.
Une surprise pour les avocats de Lydienne Yen-Eyoum, étant donné que cette dernière ne disposait plus de moyens juridiques pour réduire voire annuler sa peine. D’autant plus que la condamnation avait été confirmée le 9 juin 2015 par la Cour suprême.
“On ne savait plus si on devait attendre six mois, un an…”
Cité par RFI, l’un de ses avocats Me Charrière-Bournazel a déclaré que sa cliente s’est logiquement réjouie de la remise de peine accordée par le chef de l’État : “Lydienne Yen Eyoum nous a appelés au téléphone avec une voix extraordinairement joyeuse qui contraste avec le malheur qu’elle vit depuis six ans, car le régisseur de la prison venait de lui dire : ‘venez prendre vos affaires pour sortir'”.
Et d’avoir ajouté que cette grâce est survenue à une période d’incertitude : “Ce que l’on attend depuis des mois et des mois, ce pour quoi nous avons récemment encore été reçus à l’Élysée par Mme Le Gal, la conseillère du président, vient de se réaliser d’une manière tout à fait extraordinaire car on ne savait plus si on devait attendre six mois, un an, deux ans. Mais nous savions une chose, c’est que le président Hollande avait de manière très ferme demandé à plusieurs reprises à M. Paul Biya de libérer Mme Yen Eyoum. Tout ça se passe à un moment où on se demandait si quelque chose allait sortir de ces contacts, de ces relations. Et d’un seul coup, elle est libre. Nous sommes évidemment profondément heureux pour elle, son mari que nous avons eu au téléphone est lui-même tout à fait heureux.”